Formé en 2004 à Portland (Maine), le groupe, appelé alors the Ponys, commence par changer d’identité avant d’accoucher de l’incroyable Shishimumu : premier album, objet sonore non identifié et véritable chef d’œuvre d’une pop lunaire, ludique et lumineuse. Repéré et sorti par Rough Trade en Europe, le disque affole la blogosphère de l’époque, allume les forums des sites spécialisés et retient l’attention de quelques journaux bien inspirés : Magic, qui salue une « véritable merveille », Libération, qui lui consacre une page entière d’un enthousiasme délirant, Mojo, qui place Shishimumu dans son top des albums de l’année... La logique aurait voulu alors que Phantom Buffalo s’envole vers les mêmes cieux que The Shins ou the La’s, auxquels on les a souvent comparés, et acquièrent le statut qui sied à leur musique…
Avec Cement Postcard With Owl Colours (le titre aux accents dadaïstes est le résultat d’une traduction automatique à partir d’une chronique française de Shishimumu), les fans de la première heure se souviendront pourquoi et comment ils sont tombés amoureux il y a cinq ans de cet improbable mais savoureux mélange de décontraction et d’intuition mélodique, porté par l’une des voix les plus claires de la pop. Les autres, on l’espère, tomberont sous le charme de ce joyau lo-fi, décomplexé, inclassable, qui devrait faire passer Phantom Buffalo du statut de lointaine évocation underground à celui de nouvelle référence de la production indépendante. |
