Personnage de foire, hybride moderne de Marilyn Monroe pour le glamour et de Charles Manson pour la folie, ou véritable roi du gothique ? Difficile de bien cerner le désormais charismatique Brian Warner alias Marilyn Manson. Enrôlé dans un star système qu'il exploite à merveille avec ses multiples frasques (comme se torcher avec un drapeau US, divulguer des propos limites, fricotter sur scène avec Eminem), Manson s'est imposé en quelques années comme le chef de fil de la musique gothique. Du talent, ce gars la en a sûrement à revendre c'est clair. D'ailleurs, Trent Reznor, ne s'y est pas trompé en 1994 (à un moment où le métal bénéficiait d’un nouveau souffle avec surtout Ministry et NIN) en faisant signer le premier album de Manson "Portrait of an american family" sur son label et en lui proposant d'assurer les premières parties de Nine Inch Nails. Depuis, Manson sort un album tous les 2 ans avec "Antichrist superstar" en 1996 (album de la consécration), "Mechanical animals" en 1998 (album marquant un virage important pour Manson avec un retour au Glam Rock et un changement artistique, la poupée de sang devenant poupée de cire, chucky devenant barbie), "Holy Wood" en 2000 et "The golden age of the grotesque" en 2003. Le prince de la provoc aime également les reprises avec une reprise étonnante de "Tainted Love" de Soft Cell (groupe new-wave des années 80). Cyber-monstre laveur de cerveaux d'ados en perdition, Marilyn Manson reste un musicien doué (retenant cela de lui) mais son image de révérant de l’église de Satan risque un jour d’être dépassé (si ce n’est déjà fait) et de nous gonfler. Un avenir flou et indéfinissable (même si à long terme, la voix de la production semble la plus appropriée). |