Groupe : The apartments

Producteur : Paul Mckercher

Distribution : Torn & Frayed

Année : 1993

Genre : Songwriting pop

Il s’est écoulé presque dix ans entre l’extraordinaire premier disque des Apartments (paru en 1986) et ce merveilleux "Drift". Une décennie durant laquelle Peter Walsh n’a rien perdu de son génie, de sa pertinence, encore moins de sa voix fébrile et vibrante ("All his stupid friends"), et de sa mélancolie relative ("Over"). Que dire d’un tel disque ? Soit on sort l’attirail de superlatifs, soit on déclare simplement qu’on doit faire face à la complexe critique d’un chef d’œuvre. Chef d’œuvre par qualité outrageante du songwriting (le formidable "On every corner" ou le tendre "Knowing you were loved") qui risque de décourager la concurrence incapable de rivaliser, chef d’œuvre par ses arrangements somptueux ("Mad cow" et "Places where the night id long" avec leurs cordes magistrales) dont la production de Paul Mckercher n’est pas étrangère. J’ai beau me creuser les méninges, chercher dans ma courte mémoire, aucun disque d’une telle classe n’était sorti depuis…disons.. .le premier The apartments. La boucle est bouclée et Peter Walsh s’installe définitivement au panthéon des plus grands songwriter du siècle. Plus électrique que "Evening visits.. " (l'ouverture "The goodbye train" et "Nothing stops it"), "Drift" est un recueil de perle digne des plus belles œuvres poétiques. Inclassable, inqualifiable, intemporel, ce deuxième album des Australiens est une apothéose pour un groupe plus souvent absent que présent. Ecouter "Drift" revient à contempler avec béatitude la beauté d’un geyser qui réchauffa les étendues glacées, d’un geyser qui réchauffe nos cœurs. Presque dix ans sans nouvelles de The apartments, ce fut long mais la patience a payé. On espère seulement ne pas attendre aussi longtemps pour la suite dont on est certain qu’elle sera à la hauteur. Il ne peut en être autrement.