Groupe : Supergrass

Producteur : John Cornfield

Distribution : Parlophone

Année : 1999

Genre : Pop-rock

« I should coco » est bien loin. Le premier album hyper accrocheur du trio n’est plus qu’une histoire ancienne, une trace légère et flamboyante dans la discographie de Supergrass. Ce n’est pas plus mal ainsi car depuis Gaz, Danny et Mick (auxquels s'ajoutent maintenant Robert Coombes) n’ont cessé d’évoluer et se densifier ("Moving" ou "Shotover hill"). Si on ne peut cacher une certaine perte de fraîcheur, d’instantanéité, Supergrass a aujourd’hui les épaules larges et peut sortir un disque plus complexe qu’il n’y paraît sans avoir peur de sombrer. Et il ne sombre pas, bien au contraire. Cet album éponyme recèle des trouvailles implacables et remet à jour tout un pan de l’histoire honni : la pop des années 70 ("What went wrong" et ses chœurs tendres) et la pop qui utilise des claviers (sur "Your love" par exemple ou sur "Beautiful people" où l'on croirait entendre du Supertramp écoutable). Celle dont on se plait à haïr. Le trio parvient à partir de cette base lourde, à conserver un fluidité intemporelle pour la majorité des titres. Ils la passent dans un filtre pour l’aérer, l’oxygéner, la régénérer et nous livrent ainsi un recueil de chanson plus que réussit ("Jesus came from outta space" sorte de Bowie periode "Ziggy stardust" moderne ou sur le stonien "Pumping on your stereo"). Supergrass sans rien inventer, sans être le plus important groupe au monde, signe ici un excellent disque. Leur troisième sur… trois.