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Emily Jean White (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (23/04/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Les Femmes s’en mêlent

Après avoir un peu profité du soleil de printemps sur les bords de la Seine, nous voilà plongés dans l’obscurité un peu glauque d’un Point Ephémère prêt à recevoir de jeunes pousses de la musique internationale. La première à se frotter à l’ambiance du lieu est Joanne Robertson. Voix torturée et miaulante, guitare à l’avenant, cette Cat Power du pauvre a bien du mal à se faire respecter par les quelques alcoolos papotant au bar. Malgré tout, elle réussit à créer un climat intéressant et prometteur qui masque cependant l’absence de réelles chansons. L’avenir nous dira si elle a progressé dans ce sens.
Il n’y a guère plus de mélodies accrocheuses chez Tujiko Noriko. Son électro chantée en japonais nous entraîne parfois dans des atmosphères oniriques pas désagréables mais à d’autres moments, son approche bruitiste un peu chaotique semble un peu incohérente et brouillon. C’est le deuxième concert de la soirée et on se dit qu’Emily Jane White qui va suivre n’a pas de concurrence ce soir.
Et effectivement, il n’y a pas photo. Emily ressemble à une fille ordinaire. Elle se positionne sur scène avec sa guitare, jette un clin d’œil au géant contrebassiste qui l’accompagne et d’entrée de jeu nous frappe droit au cœur avec ses mélodies d’une beauté renversante. Ses chansons ont l’air de classiques instantanés. Elles évoquent d’emblée d’autres grands noms : Elliot Smith, Cat Power (celle du premier « Covers »), PJ Harvey (celle de « White Chalk »). Voilà que le folk réussit à nouveau à nous faire chavirer alors qu’on croyait avoir tout entendu. Le show est carré, le son parfait. Après quelques tueries à la guitare, Emily passe au piano histoire de varier les plaisirs. Et la maîtrise est toujours la même, on dirait vraiment que la jeune californienne est portée par quelque chose qui la dépasse, peut-être s’agit-il d’une forme de grâce divine. En tout cas, quelque chose d’immatériel semble en suspens dans l’air au moment où nous sortons de la salle. Les lumières de la ville se reflètent sur la Seine, l’endroit est paisible. Et des mélodies venues d’ailleurs résonnent dans les consciences qui s’attardent quai de Valmy. Nul doute qu’elles résonneront encore longtemps.