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Arctic Monkeys (Marseille)
 

par Harry (18/05/06)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Arctic monkeys (et Milburn) au Moulin de Marseille le 14/05/2006


Acte 1 : Une découverte explosive.
Quelle différence entre Arctic monkeys dont le concert annoncé à Marseille sera complet quelques jours seulement après la mise en vente de billet et un groupe presque tout aussi efficace mais qui se contente sobrement de la première partie : c’est la hype. Cette hype qui nous passionne et qu’on méprise à la fois, cette hype qui transforme un groupe d’adolescent bougon et talentueux pour l’écriture de morceaux irrésistibles en méga star (du moins en Angleterre) au relent de mégalomanie. Cette hype construite autour d’une poignée d’hymnes pop-rock très punchy.
Parce qu’en première partie, Milburn dont nous ne connaissions uniquement les titres « Storm in a teacup » et « Showroom », ne démérite d’aucune manière. Bien au contraire, dans un style assez proche des Arctic monkeys, ils possèdent une poignée de morceaux très bons mais aussi typiquement Anglais (les deux n’étant pas obligatoirement contradictoires) tant dans leur architecture que dans leur approche. En fait, c’est cette hype, qui ne leur est pas (encore ?) tombé dessus qui transforme Milburn en groupe de série B, prêt pour l’envol au cas où la porte de la reconnaissance populaire s’ouvrirait devant eux.
Avec son bassiste au chant, ses deux guitaristes et son batteur qui frappe comme un sourd, Milburn a allumé un premier feu. Un feu d’artifices pop-rock franchement efficace. Si de Milburn nous ne connaissions que deux titres, nous voulons dès maintenant tout entendre, guettant la bonne surprise dont ils sont capables. Milburn est un groupe à suivre de prêt notamment avec la sortie prochainement d’un premier album.

Acte 2 : Une attente implosive.
Après la bonne idée Milburn et à mesure que l’heure tant attendue des Arctic monkeys approchait, le Moulin se remplissait jusqu’à ras bord, plein d’une attente fébrile des nouvelles stars indie et Anglaises Arctic monkeys. Nouvelles depuis Bloc party l’année dernière et jusqu’aux prochaines qui sont en train d’apprendre à jouer de leurs instruments.
Le tout Marseille branché rock s’était donnée rendez-vous au Moulin pour voir ces petites frappes de près, pour voir ces petites frappes sur scène. Mais est ce vraiment le rendez vous le plus important de l’année, l’évènement qui transforme une soirée comme les autres en un inoubliable souvenir ? C’est ce que nous allons voir.

Acte 3 : Une bombe à fragmentation qui fait même pas mal
Tout ce qu’on a dit et répété sur Arctic monkeys depuis plus d’un an pourrait être réécrit ici. Les morceaux martiaux, carrés, sur efficaces, s’enchaînent avec un savoir faire impressionnant, avec une force toujours déstabilisante. Arctic monkeys maîtrise son sujet, gère implacablement ses envolées noise, ses accélérations rythmiques, ses saccades hachées. Tout ce qui fait leur force était bien là devant nous, sur scène. En effet, comment resister à « I bet you look good on the dancefloor », « Fake tales of San Franciso », « When the sun goes down » ou encore « From the ritz to the rubble » et à leur charisme inné?
Alors d’où vient se goût amer qui nous reste depuis et qui s’est développé peu à peu tout au long de ce concert jamais véritablement à la hauteur de nos espérances? Sûrement dans l’attitude des quatre adolescents Anglais qui avaient l’air autant contents d’être avec nous que nous somme heureux d’aller bosser le matin. Certainement dans cette façon de ne rien calculer, de se montrer froid avec la salle, de ne pas dire au revoir (ni bonjour d’ailleurs), de ne pas faire semblant de revenir pour un rappel même pas demandé, de jouer l’antipathie ou de l’être réellement . Le boulot est fait, même bien fait, mais cela reste un boulot. C’est un peu triste quand on a pas vingt ans.
Au final, ce concert des Arctic monkeys est à l’opposé de celui de The rakes vu un mois plus tôt, où le groupe nous était apparu humain, sympathique, content d’être là, et que même si cette fameuse hype les touchait moins, ils avaient des morceaux aussi solides, aussi séduisants, qu’ils sont su rendre à la fois intimes et touchants. Ce qui n’est pas les cas des rigides Arctic monkeys dont nous conserverons le souvenir d’une douzaine de morceaux incroyablement enlevées mais entourés un vide sidéral. Depuis les premiers concerts des Strokes, nous n’avions plus vu cela. Espérons seulement que comme les New-Yorkais, Arctic monkeys sera capable d’évoluer, de se renouveler, sinon d’eux comme de bien d’autres avant eux, il ne restera pas grand-chose, si ce n’est une éprouvante hype qui les aura malencontreusement détruits.