Recherche

 
 
Jori Hulkkonen - Man From Earth
 
Efterklang - With The Danish National Orchestra Performing Parades
 
Josh T Pearson - Last of the Country Gentlemen
 
Tiefschwarz - Chocolate
 
Fortune - Staring At the Ice Melt
 

REM - Parallel

 
 
Brève parue sur i-muzzik
 

May Day : un nouvel album féérique pour Peter Von Poehl. (parue le 02/02/2009 )

Peter von Poehl ne souffre plus du mal des exilés. Sa musique lui a fourni un toit, sous lequel il a pu cultiver une sensibilité enfin épanouie. Mais il n’est pas devenu casanier pour autant : à la faveur de nombreuses tournées à travers le globe, il est souvent sorti de sa tannière ces dernières années. Il a compris qu’il ne fait bon vivre dans son petit intérieur que si l’on se donne la liberté de le quitter à tout instant et de parcourir le monde. May Day porte la jubilation palpable d’un homme qui, tout en retrouvant les contours de son univers, se plaît à ouvrir en grand les fenêtres de son inspiration. Ce disque opère en permanence un voluptueux va-et-vient entre le désir de retour à soi et l’envie de se projeter vers l’extérieur. On le ressent d’entrée de jeu avec Parliament, une chanson soulevée par une section rythmique battant la chamade et des cuivres joués à pleins poumons. Toutes les vertus dont le Suédois est paré sont là : sa griffe racée de mélodiste, ses mixtures instrumentales idéalement dosées, son grain vocal unique, sa manière très personnelle de pétrir ensemble l’écriture et le son. Mais la dynamique dans laquelle elles se révèlent est différente : car il y a tout simplement davantage de souffle et de courants d’air dans la musique de Peter von Poehl, moins calfeutrée que par le passé. Tout l’album est ainsi traversé de vibrations nouvelles, qui donnent un surcroît d’intensité à des chansons conçues une fois de plus en artisan. Comme Going To Where The Tea Trees Are, la majeure partie de May Day a été confectionnée en plein cœur de la campagne suédoise, dans le merveilleux atelier de Christoffer Lundquist ami et collaborateur depuis de nombreuses années, une nouvelle fois crédité comme co-réalisateur. Les arrangements de May Day regorgent de trouvailles qu’on devine spontanées, surgies fortuitement au fil des sessions. Le groove tendu de Carrier Pigeon, l’irrésistible tourbillon pop de Moonshot Falls, l’épure rugueuse de Dust in Heaven et Near the End of the World ou les savants feuilletages instrumentaux du terrassant Elisabeth participent d’un même plaisir de la découverte et d’un même goût du jeu, qui s’étendent à tous les compartiments d’un songwriting hors catégorie, réfractaire à toute figure de style gratuite. Des arrangements au chant, des rythmes aux textes, tout est mis au profit d’une musicalité qu’aucun gimmick ne vient plus mettre en défaut.