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... And Star Power
 

Fiche technique

Groupe : Foxygen

Producteur : Non disponible

Distribution : Jagjaguwar

Année : 2014

Genre : Country rock

Autres albums :  

 

Chronique i-muzzik.net ( David Le Croller )

 

Foxygen c'est l'histoire de 2 jeunes gars d'une banlieue de Los Angeles passionnés de rock depuis l'adolescence. Sam France et Jonathan Rado, 24 ans, n'ont peut-être pas vécu l'âge d'or du rock mais ils ont l'avantage d'avoir hérité de toute son histoire, loin des vieilles querelles d'autrefois. Dans les années 2010 on peut écouter à la fois du punk et du hard rock, de la pop et des choses plus expérimentales. Dès le lycée les 2 potes enchaînent les enregistrements à la maison. Leur modèle c'est Anton Newcombe le leader un peu barré des Brian Jonestown Massacre qui joue de tous les instruments. Alors eux aussi décident d'apprendre à jouer de n'importe quoi pour enrichir leur palette sonore. Arrive le temps de l'université. Rado part à New York, France reste sur la côte ouest. La séparation ne dure pas longtemps. Ils se retrouvent dans la big apple pour enregistrer un premier EP {Take the kids of Broadway} sous le nom Foxygen. Le mini album est composé de morceaux à tiroir bourrés de références à la musique des années 60-70, ça sonne très lo fi. On a pu lire ici ou là que Foxygen copiait allègrement la musique du passé. Certes il y a pas mal d'emprunts dans leur musique : parfois on croit entendre les Rolling Stones, d'autres fois Bowie, les Kinks, ou encore Syd Barrett, Suicide, Iggy Pop. On pourrait dévider la liste à l'infini. Sauf que ça a beau rappeler des tas de choses, ça ne sonne pas du tout comme de la musique des années 60 ou 70. L'art du collage pratiqué ici produit bien quelque chose de nouveau, résolument moderne qui au final rappelle bien plus l'art des contemporains de MGMT que celui des illustres devanciers. Si on voulait dater l'apparition de cette approche consistant à décomposer pour recomposer de cette façon la musique pop il faudrait sans doute remonter à Beck qui à l'époque de {Loser} a atteint des sommets de grand écart musical, faisant entrer en collision des styles très éloignés. Mais on passerait sans doute à côté d'une vérité plus profonde qui est que finalement de tout temps l'art a toujours consisté à faire du neuf avec du vieux. Demandez aux vieux bluesmen ce qu'ils pensent des Rolling Stones ou de Led Zeppelin. Passons donc sur ces accusations un peu faciles de plagiat pour revenir à notre histoire. Jagjaguwar, label de référence, sort l'EP en 2012. Foxygen le refile à Richard Swift. Swift est un de leurs héros. Trentenaire, partageant les mêmes lubies. Il est un peu plus établi dans le circuit. Il tombe sous le charme et les prend sous son aile, produisant leur premier album dans son studio de l'Oregon. Et là avec ce {We're the 21th century ambassadors of fear and magic} (Jagjaguwar 2013), Foxygen marque un grand coup et commence à se faire un nom. Contrairement à l'EP précédent, l'album est plus condensé, très bien produit par Richard Swift, et surtout il est bien plus mélodique. Les chansons ont toutes des airs de classiques rock. Encore une fois résolument ancrées dans le passé (les ombres de Dylan, des Kinks, d'Iggy Pop, de Mick Jagger ou d'Alan Vega planent plus que jamais), elles sont pourtant d'aujourd'hui. Par facilité on pourrait dire que c'est un grand disque de néo psychédélisme mais le terme a été un peu trop employé pour être totalement signifiant. Et voilà que les stakhanovistes reviennent en 2014 avec {...And star power}. On se croirait revenu à la grande période où les Beatles et autres Stones sortaient plusieurs albums par an. On était moins tenu par les promos à répétition et les tournées à rallonge. Alors cet album enfonce-t-il le clou du précédent? Et bien en fait le résultat est plus mitigé. D'abord les 2 musiciens sont revenus à leurs habitudes Lo-Fi d'enregistrement à la maison. L'avantage c'est que ça permet une certaine liberté. {… And star power} est plus que jamais aventureux, faisant exploser tous les formats pop du précédent album. On revient aux morceaux à tiroir. Le problème c'est que du coup il y a un peu à boire et à manger. Par moments on s'ennuie, à d'autres moments on est rattrapé par une mélodie vraiment séduisante ou par une transe qu'on croirait échappée d'une session de {Fun House}. Le disque est trop long : 82 minutes alors qu'on sait bien que rares sont les albums de cette durée vraiment réussis dans l'histoire du rock. La tonalité est très sombre, on pourrait même dire que certaines ballades sont lugubres. Mais il y a aussi de la lumière. Sur le morceau ({Everyone needs love} (un peu naïf) on se croirait même chez Marvin Gaye période {What's going on}. Malgré toutes ces réserves on conseillera tout de même l'écoute de l'album car il y a quand même pas mal à prendre là-dedans. Et puis on est un peu saisi par ce qui ressemble à une lutte entre l'ordre et le chaos, l'obscurité et la lumière, la destruction et la construction. Nous voilà plongés dans les affres d'un rituel païen, dionysiaque, entre la vie et la mort. On n'en ressort pas tout à fait indemne.

 
Extrait de l'album
 

 

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