Groupe : Superflu

Producteur : Christian Quermalet

Distribution : Martingale

Année : 2007

Genre : Chanson française

Un album de Superflu n’est jamais inutile. Même après six ans d’absence. On a toujours besoin de cette belle mélancolie, de cette tristesse flottante (l’homonyme « La chance ») qui apparaît en lévitation au dessus des affres du quotidien. Superflu observe notre quotidien et trouve les mélodies pour nous émouvoir et nous en sortir. Ces chansons boisées sachant fureter avec une électricité presque noisy par moments, touchent la corde sensible comme si Superflu avait accès au code de la construction/coquille qui nous entoure et nous rend autant que possible insensible. Ces chansons très arrangées, très travaillées, sont trop intimes (« La femme qui cache la forêt »), vénéneuses, légères pour que cette coquille construite avec tant d’acharnement ne se fissure (« Je vais plutôt bien ») avant de céder totalement. A l’écoute de « La chance », nous ne sommes jamais loin de la larme. Depuis le premier opus Mansfield-Tya nous n’avions plus ressenti ce sentiment ambivalent, recherché et fuit dans un double mouvement paradoxal. « La chance » est un album éloquent dont l’unique faiblesse se situe dans le chant féminin (Sonia Bricout) peut-être un peu trop lisse pour l’ode à la sensibilité et à la fragilité âpre et piquante que représente ce disque la plupart du temps merveilleux.