Tahiti 80, ancien groupe de pop Française, parfois un peu pâle et lisse, serait-il devenu en quelques mois des adeptes d’un funk blanc et noir, acidulé et sensuel. Le temps d’un « Fosbury », aux multiples colorations, c’est certain. Dès le premier morceau (« Big day »), la direction est affirmée et le groupe, qui ne doute de rien, ne la quittera plus. Une direction qui nous tombe sur le coin de la tête comme une étrange surprise car pour tout dire, on ne s’y attendait pas. Du Tahiti 80 ancien, ne demeure que cette voix hautaine largement reconnaissable. Le reste a disparu, laissant place à un Tahiti 80 nouvelle mouture, mélange entre Phoenix, Presence et Marvin Gaye (« Something about your girl »). En plus d’être un disque singulier, une musique rare pour la scène hexagonale, « Fosbury » transmet aussi une douce euphorie, une chaleur des corps en mouvement. A mille lieux des guitares, de l’ambiance électrique et anglo-saxonne du moment, les Français jouent tout en subtilité et sensibilité (« Cherry pie »). Cette plongée très risquée dans une musique qui ne leur appartient pas, est au final une jolie réussite pour Tahiti 80. |