Lorsque « Stup religion » arrive à nos oreilles, le fracassant premier album de Stupeflip se trouve encore régulièrement sur nos platines. Disque totalement inépuisable et épuisant, autant pour sa mise en scène que pour sa musique qui part dans tous les sens, par tous les temps, il nous contait une histoire possible de Stupeflip. Un album singulier au point qu’on se demandait quelle suite pourrait bien lui donner Stupeflip. La réponse est « Stup religion », disque plus sombre (« Le religion du stup », « L'enfant fou »), disque autant tapageur mais moins ‘fleur au fusil’ (« Mon style en crrr »), c’est un deuxième album où Stupeflip s’explique et où cela sent le rance. C’est une nouvelle fois par une mise en scène impeccable, parfois ludique (« Les cages en métal »), à d’autres totalement déjanté (« Le cartable »), quelquefois cabotine que Stupeflip laisse son flot sonore, son flot verbal, sortir à grande vitesse dans notre direction. Et une fois qu’on l’entend il est trop tard, impossible d’en réchapper, littéralement happé par ces acrobaties successives, par ses tours de haute voltige dont ils ont le secret. En faisant de constants grands écarts, et partant dans tous les sens, en laissant le bateau dériver au gré des vents et des tempêtes, Stupeflip prend le risque de s’échouer contre un récif. Mais, guidé par une force surnaturelle, ils parviennent toujours à redresser la barre même au dernier moment et à demeurer maître de leur destin unique. Il y a de quoi entrer en religion avec le Stup comme indéboulonnable gourou. |