Groupe : Miss Kittin

Producteur : Caroline Hervé Tobias Neumann et Thies Mynther

Distribution : Labels

Année : 2004

Genre : Electronique

Le premier véritable album de Miss Kittin arrive à point nommé et c’est une grande réussite. Après ses années d’apprentissage auprès de The hacker (dont de nouvelles collaborations ne sont pas à exclure) et de bien d’autres, après avoir fait ses armes comme DJ et remixeur(se) (« Radio Caroline »), elle place toute son expérience sur le formidable « I com », disque d’électronique très pop sur lequel elle dévoile sa propre personnalité musicale. Perverse à souhait, exubérante parfois, mais toujours maligne et bien foutu, l’électronique de Miss Kittin possède un charisme énorme, détient un pouvoir attractif, sorte d’aimant sexuel auquel on ne résiste pas (« Kiss factory », « Soundtrack of now »). Avec cette voix toujours si étrange, timbre nonchalant qui ne laisse paraître que peu d’émotion mais en transmet beaucoup « Professional distortion », Miss Kittin explore les recoins sombres de l’électro-pop à la manière d’une Ellen Allien ou d’une DJ Jennifer (« Happy Violentine », « Clone Me »). En utilisant la collaboration comme fondement, en multipliant les communautés d’esprit (et de corps), elle donne à son disque un aspect hétérogène, une forme multiples mais jamais décousue (« Meet Sue be she »). Un peu comme les communautés virtuelles tellement mises en avant par les principes de communication. D’ailleurs « I com » ne peut-il pas être compris comme un « je communique » fable et fantasme moderne sur l’insoumission et la liberté.