Je fais partie des gens qui ayant lu « haute fidélité » de Nick Hornby (ou vu le film tiré du roman) se sont vus directement visés par ce syndrome de « classement » si gentiment moqué dans ce livre. Classement des meilleurs disques de tel genre, classement des meilleurs singles d’un autre type… Je passe les détails. Oui je l’avoue je classe mes CDs par ordre alphabétique. Chacun ses tics et tocs. Il n’en reste pas moins que la liste des meilleurs titres de tous les temps est un vrai Everest auquel chaque amateur de rock se plait à gravir les premières marches… On les redescend toujours pour en échanger les différentes étapes, mais il n’en reste pas moins quelques constantes. Il y a quelques chansons qui ne souffrent pas la moindre contestation. Parmi celles-ci, il en est une dont je voudrais parler aujourd’hui : « One ». Non pas la version de U2, qui comme tous les titres de ce groupe, pâtit d’une production casse bonbons, d’une tentation effrénée de lyrisme et d’un mauvais goût notoire du groupe de Bono. Non, je veux parler de « One » par Johnny Cash sur son album « American III ». De la même façon que Clem Snide pour « Beautiful » de Christina Aguilera ou que Cat Power sur « Wonderwall » de Oasis, Johnny Cash a su ramener la chanson originale à son état brut : à savoir une chanson magnifique qui ne nécessite nul écrin pour resplendir de tous ses feux. Une chanson parfaite, même dans une version pourrie, saura être ramenée à sa vraie valeur par un artiste qui sait nous en tirer la substantifique moelle. Je voulais juste dire que cette version de Johnny Cash du standard de U2 est une vraie pépite intemporelle. Pour vous faire des confidences, j’ai une petite compile de titres « inusables » pour courir, le genre qui m’électrisent à chaque écoute. Et cette version de« One » fait partie des premières que j’ai sélectionnées, un classique magique qui me hérisse les poils et me fait accélérer la cadence à chaque écoute, même après tout ce temps à l’entendre. Oui je le proclame haut et fort, cette chanson est une des vingt plus grandes chansons de tous les temps. Je n’aime pas U2 mais je le dis quand même : merci Bono de l’avoir écrite pour permettre à Johnny Cash, sur son lit de mort, de la reprendre de cette façon si magistrale. Le genre de chansons que je demanderai à mes exécuteurs testamentaires de jouer sur mon lit de mort… Une merveille qui je le sais, m’accompagnera toute ma vie. La vôtre aussi, je l’espère. |
