Chaque année le rituel est le même. Avec une frénésie similaire, les amateurs d'électro européens se donnent rendez-vous pour s'accorder trois jours d'échappée aux sonorités digitales, aux emballées numériques. Barcelone, en pays catalan, vous tent les bras, l'espace d'un SONAR, l'espace d'une cure de soleil, de mer et de musique. Cette année encore, l'affiche était belle ! Une occasion rare de voir sur scène des légendes du mouvement techno et de découvrir, inlassablement, des émergences fulgurantes toujours animées d'une rare et précieuse passion. Sous ce joli soleil du mois de juin, l'attente ne fût pas longue pour se dépayser de la Capitale. Ajouter à cela, l'allégresse des Konono N°1, une troupe congolaise hallucinante qui brasse avec ingénuosité et réussite toute l'exhubérance africaine et la transe électro. Une joie communicative et incendiaire ! Une bien belle entrée en matière qui s'ajouta, dès le premier jour des festivités par la découverte d'un label US peu connu en France : Ghostly International. Fondé en 1999 à Ann Arbor dans le Michigan, c'est notamment la maison qui a signé Matthew Dear. Mais cette fois, on apprécia surtout le live des Sight Below, une odyssée minimaliste sur fond de shoegazing, la meilleur porte possible pour le rêve.
Seconde journée, nouvelle carte blanche pour la BBC anglaise et nouvelles découvertes. Une scène passionnante qui nous tient en haleine 5 heures durant, nous permettant d'écouter le phénomène La Roux, pétillante égérie d'une mode post-80's, mais aussi Bass Clef, un multi-instrumentaliste de talent aussi à l'aise aux manettes qu'à souffler dans sa trompette. Juste le temps de jeter une oreille curieuse aux Micachu & The Shapes et à leur live fluo et tonique avant de prendre le chemin du SONAR de nuit, planté cette année encore, à l'est de la ville. Sous une nuit calme et à la tiédeur agréable, les heures s'égrénèrent avec nonchalance et plaisir, aidées en cela par des prestations remarquées et remarquables. Celle de Little Boots par exemple, une jeune et jolie blonde aux faux airs de Goldfrapp qui avec son album à paraître ce mois-ci s'annonce comme la future révélation de l'été. Plus tard, on apprécia aussi les baby-rockers des Late Of The Pier, accompagnés pour l'occasion de leur producteur Erol Alkan, tout comme le retour attendu de la spectaculairement loufoque Grace Jones. La nuit se termina pour nous par le set diabolique de Richie Hawtin. Star incontestée des DJ, l'américain soutenu par une sono sur-puissante, enchaîna l'excellence et laissa son public médusé et amplement satisfait. Une courte nuit de repos et nous déjà revoici dans l'antre du festival pour une journée tout aussi festive, avec une mention spéciale aux shows d'Ebony Bones, l'égérie généreuse du post punk funk et à James Pants, le protégé du label Stones Throw amateur d'ambiance R&B terriblement psyché !
Terminons-en par saluer le label BPitch Control, notre chouchou berlinois qui cette année venait fêter ses 10 ans à Barcelone, dans le cadre du festival IN (avec Moderat, délicieux projet commun entre les Modselektor et Apparat) mais aussi au Nitsa pour le OFF avec une soirée qui vît se succéder aux platines, la crème d'outre rhin : Sascha Funke, Kiki, Telefon Tel Aviv et bien sûr la boss Ellen Allien ! Bonne anniversaire Bpitch et félicitations SONAR ! |
