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Alela Diane (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (27/03/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Le folk est à l’honneur depuis quelques temps. On ne compte plus le nombre de jeunes filles à guitare en pleine éclosion. Alela Diane n’est pas la moins douée d’entre elles. Armée de sa voix pleine de grâce qui n’est pas sans évoquer feu Karen Dalton, elle a rapidement conquis le cœur du public. Sa trajectoire est ascendante : il y eut la flèche d’or, au milieu d’autres jeunes pousses de chez Fargo, il y eut l’Européen en tête d’affiche, et maintenant La Cigale.

Mais avant Alela, nombreux étaient ceux qui attendaient sa copine d’enfance Mariee Sioux en première partie. Depuis plusieurs semaines, la presse ne tarit pas d’éloge sur cette jeune fille et on s’attendait donc à une entrée en matière de qualité. Lorsque Mariee arrive sur scène, avec ses longs cheveux bruns et sa longue robe bigarrée, on se croirait revenu en 1967 en pleine ère hippie. Lorsque qu’elle se met à jouer de la guitare, lorsqu’elle laisse couler sa voix, aérienne, cristalline, pure, on se dit que le pêché originel a finalement épargné quelques innocents. Car Mariee chante comme un ange et son chant hypnotise le public. Après quelques morceaux, on se réveille hébété, avec l’impression de sortir d’un rêve cotonneux. La musique de Mariee Sioux doit être celle qui se rapproche le plus de celle qui baignait l’Eden primordial.

Le look d’Alela Diane est plutôt du genre rural : pull grossier, longue jupe noire, bottes, fans de tektonique urbaine, passez votre chemin ! Sa voix est moins éthérée que celle de sa copine. Elle est tout aussi pure mais plus assurée, et plus ancrée dans la terre, comme si Mariee était une déesse céleste et Alela une déesse des forêts et des rivières. D’ailleurs Diane n’était-elle pas la déesse de la chasse, parcourant les bois et se baignant dans les sources?
Le concert d’Alela ressemble à une affaire de famille. C’est touchant de la voir accompagnée de son papa, d’un ami et de Mariee aux choeurs, on se croirait à une veillée au coin du feu, avec guitare, banjo, mandoline, et parfois percussions. Mêlant les titres désormais archi-connus de son album à des chansons traditionnelles, elle a vite fait d’emballer un public conquis d’avance. Toutes les pépites de l’album sont chantées dans la bonne humeur et avec professionnalisme et bien entendu les pierres angulaires que sont « The Rifle », « My Tired Feet », « The Pirate’s Gospel » ne sont pas négligées. Toutes ces histoires de communion avec la nature et de spiritualité ont un côté rassurant. Lors du rappel « Oh ! My Mama » fait couler plus d’une larme. Je me souviens que cette chanson de filiation faisait déjà chialer 2 types au look camionneur à la Flèche d’Or. Lorsque la soirée se termine, le sentiment qui semble dominer l’assistance est un mélange de joie et d’apaisement, comme si ce genre de musique pouvait être un générateur de bien être, un destructeur de tension. A se demander si le secret du bonheur ne tient pas dans un retour à une simplicité confisquée par une époque impitoyablement technique.