Sous le pseudo Miam Monster Miam : Benjamin Schoos, un belge polyvalent qui produit, compose, illustre, fait de la radio. Le voilà avec un groupe "les loved drones". A la première écoute, j'ai un peu tiqué. Je me disais : tiens du rock très bien joué, bien produit. C'est très appliqué, mais c'est un peu quelconque. Je ressentais ça comme du "rock français", ce qui signifie "bon élève, mais n'atteindra jamais le niveau des maîtres". Et puis il a fini par me rentrer dans le ciboulot cet album. Ça vient peut-être du chant, tendance dandy désincarné. Je ne crois pas avoir entendu quelqu'un chanter comme ça depuis Bashung. C'est assez classe en fin de compte. Les chansons sont bien troussées. C'est du rock classique, navigant entre des titres rentre dedans (« le roi des paranos » ou « Charleroi », antipub parfaite pour la ville), des morceaux plus pop presque californien (« j'aurai ta peau ») et des balades efficaces (« je vois dans le noir »). Les paroles tiennent la route. Et ça me touche, il y a vraiment quelque chose à aller prendre là-dedans. Le clou de l'album? Le titre final « Erotoman » : délire mental érotique (« pornographique »?). « Erotoman sur son totem, scrute le ciel, tel le dieu de l'amour éternel. Erotoman et son harem de femelles qui se prosternent et entonnent un bien étrange requiem,... ». Et ça continue comme ça, ça devient de plus en plus obscène, on entend des filles jouir. Je ne sais pas pourquoi j'aime quand les mots tournent autour de l'obscénité. Gainsbourg, référence évidente du morceau, savait aussi très bien faire ça. Suis-je un vieux dégueulasse? Je ne sais pas. En tout cas mon esprit pervers s'y retrouve. |