Groupe : Sophia

Producteur : Non disponible

Distribution : Flowershop

Année : 2006

Genre : Rock américain

Il y a deux catégories de musiciens : ceux qui en bons artisans ne révolutionnent aucun genre et perpétuent certaines traditions, et ceux qui imposent une voie nouvelle et une impression unique. Les premiers sont nombreux, les autres beaucoup plus rares. Mais tous sont nécessaires et contribuent à remodeler sans cesse ce rock dont on nous déclame à l’envie la mort supposée. Robin Propper-Sheppard, le leader de Sophia, appartient à la première catégorie. Il ne nous entraîne pas vers de nouveaux horizons mais il égrène humblement et avec talent ses états d’âme dans des chansons qu’on jurerait avoir déjà entendues mais qui sont agréables à l’oreille. On aime retrouver sa voix particulière, sa petite touche personnelle en quelque sorte. L’album oscille entre instrumentaux torturés avec tapis soyeux de cordes et de cuivres («Technology Won’t Save Us », « Twilight at the Hotel Moscow ») ou couches de guitares énervées («Theme for the May Quenn No 3 »), morceaux calmes dépressifs (« Big City Rot », « Birds », « Weightless ») et morceaux plus rapides mais nullement plus joyeux, dans une veine très noisy pop (« Pace », « Where Are You Now »). C’est dans cette dernière catégorie qu’on trouve 2 titres sortant particulièrement du lot : « Lost » et « P.1/P.2 ». On croirait qu’ils ont été enregistrés dans les années 80 par un groupe de l’époque (allez, au hasard, House of Love) mais leur efficacité est redoutable.