Groupe : Merz

Producteur : Bruno Ellingham

Distribution : Differ-ant

Année : 2006

Genre : Fourre tout

Comme un Shalimar le clown, capable de marcher sur un fil transparent, capable d’émerveiller la foule par la densité de son jeu avant de se transformer en assassin à la froideur surprenante, l’Anglais Merz possède une personnalité aux multiples facettes. Heureusement, il ne s’agit ici que de facettes artistiques, de talent pour couvrir d’immenses champs sonores. L'étrange Merz est de retour avec « Loveheart » et sa pop-folk sur laquelle vient se greffer une électronique diffuse dont le minimalisme n'empêche jamais ni l’éclectisme, ni l'ampleur ou la richesse formelle (« Warm cigarette room »). Possédant une grandeur d'âme hors du commun, « Loveheart » est tellement un album impalpable (« Dangerous heady love scheme »), incroyablement fluide, telle une danse de Boonye, que nous ne pouvons le saisir entre nos doigts patauds (« Mentor »). Seul un Shalimar, avec sa grâce naturelle, y parviendrait. « Loveheart » nous échappe et nous sommes condamnés à le suivre des yeux indéfiniment, par la pensée uniquement, sans pouvoir en expérimenter toutes les composantes, seulement les voir de loin et demeurer émerveillé par tant de profondeur. « Loveheart » est un disque dont nous ne sommes pas prêt d’assimiler tous les mystères et c’est bien mieux ainsi.