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Medùlla
 

Fiche technique

Groupe : Bjork

Producteur : Bjork et Mark Bell

Distribution : Barclay

Année : 2004

Genre : Pop vocale

Autres albums : Debut | Post | Homogenic | Selmasongs | Vespertine | Greatest hits/Family tree | The Live Box | Army of me (remix) | Drawing restraint 9 | Bastards |  

 

Chronique i-muzzik.net ( Harry )

 

Voilà un disque comme il en arrive un par décennie, un disque unique, solitaire qui fera date et qu’aucune personne ayant pris la peine d’écouter, ne pourra oublier. Qu’on en pense du bien ou du mal, qu’on en ressorte groggy ou écœuré, ce cinquième disque studio de Bjork (on ne compte pas « Selmasongs » bande originale de « Dancer in the dark ») est un cas à part, un ermite musical. Basé uniquement sur des jeux de voix, des voix qui s’enchevêtrent, se répondent, s’ignorent, se fuient ou se superposent, « Medùlla » méduse, laisse sans voix comme si le trop plein nous rendait aphone. Objet musical inidentifiable, ce disque se lit autant qu’il s’écoute, c’est un disque qui se contemple. On le place sur la platine et on le laisse envahir l’espace, caresser les sens, souvent à rebrousse poil d’ailleurs, mais toujours avec sensualité (toute Bjorkienne) et avec ce sens extrême de l’équilibre. Bjork aime se mettre sur la brèche, puis se jeter dans le vide avec un minimum de filet et attendre pour voir ce qu’il se passe. Une fois encore, avec « Medùlla » comme avec ses disques précédents, la magie prend le pas sur tout le reste. Avec des titres comme « Where is the line », « Who is it », « Oceania », « Mouth's cradle » ou encore « Triumph of a heart », on ne peut qu'écarquiller les yeux de bonheur sans même chercher à comprendre comment Bjork parvient à nous toucher encore autant avec des disques de plus en plus improbables.

 
Extrait de l'album
 
 

Chroniques des Internautes

 

Pierre Derensy : Comment faire pour renouveler un son ? Par quel concept attirer des auditeurs conquis d’avance ? Quoi inventer pour rester au sommet de la branchitude attitude ? Et bien : demandez à Björk ! Malgré la consécration de « Vespertine » en 2001, il était certain que Björk commençait à tourner en rond. Venant d’une île trop petite pour faire les cents pas dans la même direction, cette artiste libre, mère de la musique post-industrielle accessible et non-conformiste retourna donc à ses premières amours : le chant. Voilà le concept de départ de « Medùlla » retrouver la catharsis du son par l’onde vocale. A capela mais pas sans ressource, ce dernier opus est une offrande ludique qu’elle s’offre en compagnie de gens aussi variés que Robert Wyatt ou Rahzel, l’ex human beat-box des ‘Roots’. « Medùlla » qui signifie ‘l’essence des choses’ est une plongée sous oxygène dans le monde marin (« Oceania ») ou dans une clairière bordée de soleil (« Who Is It ? »). Ce pari risqué, aura donc pris 3 ans pour se construire, pour aménager des sorties et des entrées dans des directions multiples en gardant le soin de rester dans la maison islandaise. On ne se retrouve jamais étranger à l’écoute de l’album et le postulat difficile au départ n’est pas une énième idée rébarbative à l’oreille. Prenant parfois des sons pendant des balades pédestres, captant et compilant des sifflements, des susurrations, pour terminer d’être enregistré sur l’île volcanique ‘La Gomera’, « Medulla » est finalement plus « Homogenic » que ses devanciers. Comme elle le dit si bien elle-même, il y a une multitude de petites choses qui s’encastrent joliment sur ce disque. Très ancrée dans un traditionalisme, avec par exemple ce « Vokuro »où la chanteuse en compagnie de 20 chœurs Islandais réinvente une composition écrite initialement au piano, ce disque est une victoire non seulement pour ses compositions enlevées mais également pour un jeu de recherche sur qui fait quoi et surtout comment ? On n’a pas idée de ce que peuvent sortir les cordes vocales entraînées et managées par Björk.

 

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