Pour un groupe Britannique (Ecossais pour être plus précis) en activité aujourd’hui, Mogwaï se démarque des autres par un fort désir de frôler le mur du son, de faire voyager son post-rock dans la distorsion sonique. « Happy songs for happy people », contrairement à son titre, n’est pas un album pour gens bêtement heureux, c’est plutôt aux gens torturés et réfléchis qu’il peut profondément parler, à ceux qui savent l’écouter sans être effrayé par une plongée dans la densité. Et même s’ils affichent un léger changement d’attitude, une dérive vers la douceur, les multiples couches se succèdent pour former la parfaite panoplie de rock schizophrène, du rock à la structure double, triple voir infiniment repliée sur elle-même. Tout est ici, une marque de réflexion autour du concept de mélodies, de chansons, de rock, de sons. La musique a-t-elle besoin d’une voix pour faire vibrer ? Mogwaï répond que non, pas obligatoirement. A-t-elle besoin d’une structure claire et facilement mémorisable ? Mogwaï répond encore par la négative. Le bruit rend-t-il les chansons inaudibles ? Encore non. Pas nihiliste mais franchement attiré par la négation d’une possible normalité, Mogwaï défie les sens et cherche l’évasion à tout prix. Sur « Happy songs for happy people », ils y parviennent haut la main. C’est peut-être ça le bonheur absolu. |