Groupe : Suicide

Producteur : Non disponible

Distribution : Blast first

Année : 2002

Genre : Electronique

« American supreme » est le premier opus de Suicide depuis une décennie. Dense, étouffante, l’électronique des mythiques Vega et Rev, n’a pas réellement changé malgré les années. Les fondations sont identiques, seule la texture a quelque peu évoluée avec son époque. Et si l’électronique de Suicide paraît dater d’une époque primitive, c’est aujourd’hui volontaire et non par manque de moyen. Il y a d’ailleurs un coté dramatique, morbide et intransigeant à sonner presque comme vingt ans auparavant. Sorte d’électronique neutre, fondée sur du bruit blanc hypnotique et effrayant (malgré l’absence de réelle violence), « American supreme » renvoie la révolution numérique à ses prémices, lorsque utiliser un synthétiseur et une boite à rythme sans être de grands musiciens, avait quelque chose de fondamentalement politique. Une politique post 11 septembre que Suicide n’oublie pas d’intégrer à « american supreme ». Si ce disque ne séduit pas immédiatement, s’il est certainement l’exact inverse du nouveau Cassius, il se révèle aussi d’une grandeur hors-norme le faisant en partie sortir de l’électronique telle qu’on la comprend aujourd’hui pour flirter avec une musique concrète à laquelle le duo intègre la pop musique au sens large. Ne vient-on pas de redéfinir l’électronique primitive celle qu’à inventer Suicide en parallèle des Allemands de Can ou de Kraftwerk ?