Groupe : Archive

Producteur : Archive

Distribution : East-west

Année : 2002

Genre : Rock progressif

Pour leur troisième album, Archive change encore une fois complètement de maquillage. Nouveau chanteur, nouveau label, nouveau son et nouveau style. Avec « You all look the same to me », on est à des centaines de kilomètres du hip-pop de Londinum et des effets spectaculaires mais efficaces de « Take my head ». L’instabilité chronique du duo anglais les condamne à une forme de lutte interne où chacun crée comme si c’était la dernière fois, une forme d’autodestruction le permettant de tenter la perfection pour l’ultime coup. Pour « You all look the same to me » le duo "d’étriqueur" s’appuie sur Craig Walker (l’ex chanteur pop des oubliés Power of dreams, groupes à guitares plutôt anodin ) pour transformer le son travaillé, polychromatique mais enthousiasmant de « Take my head » en tergiversations et oscillations totalement 70’s (pour ne pas dire Floydienne notamment sur le très long et paisible premier titre « Again » ). En s’enracinant dans le rock progressif, Archive nous fait perdre notre latin. En résumé, on aura du mal à suivre ce troisième opus plus rock, plus psychédélique mais plus enclin à la boursouflure (« Numb » et ses tendances au flirt avec la musique ethnique avant un déboulé électrique) et à la douceur mielleuse (« Goodbye »). Pour un groupe que j'aurai suivi les yeux fermés, ce disque, bien que comportant des passages très réussis (les premières minutes de « Finding it so hard » qui en fait plus de quinze), s’écoute avec une légère la désillusion en arrière plan. On pourrait aussi interpréter "You all look the same to me" comme une tentative de refonte du format pop. Le résultat est en partie manqué et surtout, a des désagréables relents de déjà entendue. Une question me vient immédiatement : Archive va-t-il rentrer dans le rang? Faudra-t-il archiver comme ex grand groupe ce duo devenu agréable mais qui ne transmet plus le véritable frisson ou une nouvelle transformation radicale se produira-t-elle ? Qui vivra verra.