Groupe : Afghan whigs

Producteur : Non disponible

Distribution : Elektra

Année : 1996

Genre : Rock mélancolique

Il aura fallu trois longues années à Afghan whigs pour pondre ce qui restera peut-être comme le chef d’œuvre mésestimé d’un groupe aux ambitions peut-être trop grandes pour ses épaules. Sûrement à cause du départ de Steve Earle remplacé à la batterie par Paul Buchignani dont le jeu hautain s’intègre parfaitement aux différentes facettes de l’écriture d’Afghan whigs. Disque complexe dans lequel l’inconscient enchevêtré de Greg Dulli se reflète totalement, « Black love » est un opus où un spleen profond se mêle à des passages euphoriques pour mieux retomber de nouveaux dans les méandres de la déprime. Malgré le succès relativement important, malgré une large reconnaissance artistique, Greg Dulli ne parvient pas à atteindre une plénitude intérieure. Dommage pour lui, mais nous, on ne s’en plaindra pas, tant cet état d’esprit permet aux Afghan whigs d’élaborer ce magistral recueil de morceaux passionnants autant qu’exaspérants. Un titre comme « Faded » résume pleinement l’ensemble de « Black love » et de toutes ses contradictions internes. On retrouve aussi sur ce cinquième album des Américains les mêmes influences souls, les mêmes dérives organiques pour ne pas dire orgasmiques avec lesquelles nous sommes aujourd’hui familier.