Recherche

 
 
Dilly Dally - Sore
 
Efterklang - With The Danish National Orchestra Performing Parades
 
Fortune - Staring At the Ice Melt
 
Timber Timbre - Timber Timbre
 
Nico Yaryan - What A Tease
 

U2 - Go Home live from Slane Castle Ireland

 
 
D.A.F Marquis de Sade (Paris)
 

par David Le Croller (19/01/13)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

1784. Après six ans de prison à Vincennes, le marquis de Sade est transféré à la Bastille. Il se retrouve confronté à un coquin de geôlier, Lossinote, dont la vue seule lui rappelle le royaume de Lilliput dans lequel il est contraint d'évoluer. Notre prisonnier, toujours très fier de sa caste, ne peut du reste pas supporter d'être régenté par un homme sans nom, sans éducation, et provoque, avec toute la mauvaise foi qui le caractérise, des accrochages à répétition.

La première des libertés étant la liberté de tout dire, de tout imaginer, le marquis s'invente une présence féminine, mélange contradictoire de fantasmes, de vertus, de perversions, de réalités historiques et de fictions romanesques, image du bouillonnement intérieur de notre homme. Moitié Justine, moitié Juliette, cette apparition lui permettra d'alléger ses peines en prison et d'exprimer ses idées. Car des idées, il en a... Et sur tout... Sur la religion, sur les lois, sur la peine de mort, sur la souffrance, sur la famille, sur la prison, etc...

Voici donc une rencontre avec un Sade bavard, érudit et dont les prises de positions (tant sexuelles que morales) sont sans concession. L'homme a du bagout et l'interprétation impeccable de Pierre-Alain Leleu ajoute à son charisme. L'heure est à la révolte, les lumières de Rousseau et Voltaire sont passées par là pour pousser les hommes à s'affranchir des règles de l'ancien régime. Sade a depuis longtemps déjà compris la leçon, mais l'homme pousse son envie de liberté et de jouissance à l'extrême, quitte à être radical et à en oublier complétement celles de l'autre. C'est en cela que Sade peut irriter aujourd'hui : sa misogynie violente, son manque de respect et sa volonté d'imposer la loi du plus fort. Si l'homme sauvage pouvait à l'époque être considéré comme le bon, il en est en partie autrement de nos jours. Car la vie en société humaine consiste justement à renoncer à certaines de ses libertés, à certains de ses pouvoirs pour profiter a contrario de la sécurité des lois. Troquer sa liberté pour de la protection, voici le choix dont nous profitons mais qui nous est certes imposé. La question est complexe, c'est en cela que l'oeuvre "D.A.F. marquis de SADE" est passionnante, elle interpelle et nous laisse l'esprit plein de questions.

A découvrir dans le magnifique écrin du théâtre Ciné 13 à Montmartre.