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Obits (Toulouse)
 

par Jean-Marie Bellouard (23/05/11)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Depuis peu, la salle « La Dynamo » a donné un petit coup de fouet aux progs rock de Toulouse. En peu de temps, j’y ai vu pas mal de groupe qui d’habitude ne s’arrêtaient pas dans la ville rose. J’aime bien cet endroit, donc ! Quand un de mes collègues me dit qu’un des groupes de son label (Bang ! records) y passe, je me dis que je ne peux pas louper ça ! The obits se produisent donc, ainsi que Dan Sartain et Two Tears. Tous trois inconnus au bataillon pour moi. L’occasion de faire des découvertes.

En première partie : Two Tears. Ca sonne résolument punk. Un trio basse-batterie-guitare. La chanteuse a un quelque chose de Crissie Hinde dopée à la testostérone : elle feule comme un mélange de Patti Smith (période « Horses », avec les dérapages dans les aigus) et joue de la guitare avec un son brut qui n’est pas sans rappeler les premiers white stripes, mais en sur-vitaminé. Les chansons font deux minutes chrono (voire moins) et les refrains sont efficaces. C’est un bon moment. Le set est court, on est prêt à en redemander mais c’est comme les bonbons Haribo : les premiers, on se précipite dessus avidement, cependant il faut savoir s’arrêter.

La seconde partie, c’est Dan Sartain. Je m’attendais d’après ce que j’avais entendu à quelque chose entre Elvis Costello et Jonathan Richmann : quand il monte (seul) sur scène, c’est une plutôt une sorte de Chris Isaak (gominé), beau gosse sur le retour qui apparait. Ca me fait marrer, il ressemble comme deux gouttes d’eau à un gars de mon village d’enfance, qui voulait sortir avec ma sœur, mais avec 20 ans de plus – et quelques excès, aussi (on dirait qu’il n’a pas abusé que des fraises Tagada, lui). Et outre son look, sa musique fait plus penser aux Sun Records qu’aux deux songwriters sus-cités. La première chanson penche vers Johnny Cash, les autres vers un rock simple, avec une évidence mélodique qui me fait imaginer qu’avec un backing band, il pourrait faire chanter les stades. Quand il interprète ses chansons, Dan Sardain perd son aspect de beau gosse : ses joues creuses, ses veines saillantes, ses yeux exorbités le font plus ressembler à un reptile inquiétant. Mais ses compos sont lumineuses et le public, connaisseur, les reprend en chœur. Pour les quatre dernières chansons du set, le batteur et le bassiste de Two Tears l’accompagnent ; et contredisent ce que je pensais : les chansons sont trop rentre dedans, moins subtiles quand elles sont électrisées. Admettons qu’elle sont jouées avec un groupe qui, il faut le dire, ne connait pas forcément très bien les chansons. La magie disparait quelque peu. Le set se termine et là aussi j’ai découvert un songwriter intéressant.

Et arrivent The Obits. Première chanson, un instrumental. La claque : le son des grattes est ENORME. Parfait. Sec comme une trique. Rèches, rèches rèches, les deux guitares se répondent parfaitement. J’en oublie la basse et la batterie. Les quatre Obits sont plus des jeunots, et il est clair que leur son est magnifiquement élaboré. Chaque note, chaque solo, chaque attaque des cordes est pensé, pesé et exécuté avec finesse et efficacité. Comme si Fred « Sonic » Smith avait voulu sonner comme Tom Verlaine, mais en jouant à la vitesse du punk. Le son de Detroit City qui va vers New York. Je sens que je vais passer un super moment. Quand le chanteur se met à chanter ça passe bien ; son feulement sied à merveilles aux compos qui, de toute façon, sont portées par ces guitares magiques. J’en prends plein les oreilles. Ca fait longtemps que je ne me suis pas dit comme ce soir : « bordel, mettez le son encore plus fort, à m’en éclater les tympans » ! Je ne connaissais aucune chanson et je ne me suis pas ennuyé un instant ! Quel set de pur rock’n’roll. Comment ai-je pu passer à côté de ce groupe avant de venir ici ? Une chose est sûre, les enfants : ce son, là, il n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. Oh là, gamin c’est pour les grands, ça, si tu touches tu vas te faire mal ! Fini les groupes de préados à deux balles. Place aux adultes ! Les voilà les dignes héritiers du CBGB ! Ah, j’ai hâte d’entendre ce que valent les enregistrements studios (ils viennent d’ailleurs de signer Sub pop).