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LCD Soundsystem (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (17/11/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Avant l'arrivée de James Murphy et de sa bande, "The Bewitched Hands" chauffe la salle. Le son est pourri, et on se dit que c'est dû à l'acoustique déplorable du zénith. Heureusement au fil du concert ça s'arrange. Le groupe rémois fait des merveilles. Leur power pop en anglais séduit. Dans la génération rock français actuelle, il y a donc des groupes qui peuvent rivaliser avec les anglo-saxons. On connaissait "Stuck In The Sound", il faudra compter avec "The Bewitched Hands".

Après ce très bon encas, LCD Soundsytem débarque devant un public surexcité. On dit que c'est le dernier concert de LCD puisque James Murphy a annoncé qu'il voulait prendre sa retraite. Le Zénith, c'est donc "The place to be". La réputation de machine à danser de LCD n'est pas usurpée. Il ne suffit que de quelques minutes pour que tous les corps agglutinés dans l'arène soient atteints de spasmes. Tout le monde bouge comme il peut, dans l'espace qui lui est imparti. Il faut dire que les rythmiques concoctées par JM sont diablement efficaces. Des basses hypnotisantes et des boucles électro folles portent le cerveau à ébullition. C'est de l'électro pop, dans la lignée des précurseurs : Depeche Mode faisait déjà ça sur "Speak And Spell" en 81. On peut remonter plus loin. Le côté robotique de LCD évoque bien évidemment Kraftwerk. Sauf que Kraftwerk, c'était pas trop dansant. Murphy digère ses influences pour composer une mixture qu'il dope de sonorités modernes. C'est électro, et c'est rock, un peu punk, et pas mal glam. Car l'autre influence évidente de JM c'est Bowie. Certains titres ressemblent à des variations sur "Heroes". Avec toujours ces étranges sons qui apportent le décalage. Ce sont des petits sons de rien du tout, ils agissent comme des parasites. Nous voilà pris de démangeaisons. La tête dodeline, le corps ne tient plus en place. Il y a d'un côté ces sonorités distordantes, agissant comme des décharges électriques, et de l'autre, cette ryhtmique répétitive, ces basses continues, qui entrent en résonance avec quelque chose de primitif, tribal. C'est un son ancestral, matriciel. La pulsation (pulsion?) fondamentale de la matrice. On dirait un voile opaque, chaotique, que des distorsions électroniques ou guitaristiques (le guitariste la joue noisy) viennent déchirer. Pendant le concert, je me laissais porter, et j'ai pensé à la transe monolithique de "Fun House" des Stooges. LCD produit une musique plus construite, plus cérébrale, moins libérée que celle des Stooges, mais on y trouve cette même évocation d'une pulsion fondamentale. On aurait bien voulu que le concert dure plus longtemps, mais tout a une fin. Cette fin là a un goût particulier. Si vraiment c'est le dernier concert de LCD, c'est un peu la fin d'une décennie. Ca fait 10 ans que JM règne sur le monde de l'électro, via son label DFA. Nous voilà devant la page blanche, avec un nouveau chapitre musical à écrire.