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Stomp : Rhythms of the world

 
 
Jean-François Coen
 

par Pierre Derensy (30/08/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Jean François Coen ne pouvait pas trouver un titre plus sympathique que 'Vive l'Amour' pour son album en ces premiers jours de rentrées. Lui, l'ancien bassiste de « Modern Guy » qui s'était fait un nom grâce à son album 'La Tour de Pise' et une image in et branché grâce à Michel Gondry, a pris le temps de sortir ce second opus, qui ne pouvait être qu'un disque d'extraterrestre attendu de longue dates par des illuminés dans notre genre. De par ses compositions, de par sa distribution et enfin de par son titre, Coen electronise un savoir faire pop - rock - new wave et rafistole la baraque de son passée pour le remettre d'équerre.

Salut Jean-François, j'aimerais savoir si l'on se doit d'avoir une enfance forcement frustrante pour devenir artiste ?

JF Coen : « Je ne crois pas. Les gens qui naissent dans des familles d'artistes ont beaucoup plus de facilité avec leurs créativité. Je ne pense pas que leurs parents les empêchent de créer.»

Est ce donc parce que tu rêvais d'Hendrix quand tu te tapais le conservatoire et son enseignement rigide que tu as voulu « Alainsouchonner les cochonnes » comme sur la première chanson de ton nouvel album ?

JF Coen : « Alainsouchonner c'est le synonyme de jeclaudiashiffer, je paullousulitzer (rire). »

'Vive l'Amour' est un plaidoyer anti-chanteur de charme, voir anti-chanteur tout court ?

JF Coen : « Pas du tout ! C'est une chanson contre le cynisme. Je chante cette chanson à la première personne mais ce mec je le déteste. C'est à la manière de « L'opportuniste » de Dutronc. »

La femme parfaite semble la meilleure inspiration que tu peux trouver ?

JF Coen : « Y a de ça. Une sorte de difficulté à réunir l'amour idéale et la réalité. »

Sur cet album, comme à ton habitude, tu as presque tout fait, pourquoi ce choix ?

JF Coen : « Les conditions d'enregistrement, la conjoncture actuelle, l'état dans lequel je me trouvais à cet époque quand j'ai enregistré ce disque ne me permettaient pas de faire appel à des musiciens. Cela demande beaucoup d'énergie et de moyen que je n'avais pas. »

Ton disque s'est enregistré d'une manière originale ?

JF Coen : « Oui. Couramment on compose puis on passe en studio, là l'écriture des chansons et l'enregistrement se sont produites en même temps. En fait, l'enregistrement m'inspirait pour la suite de la chanson. »

Ton CD pourrait se voir costumer de l'étiquette « disque éléctro » mais c'est plus fin que cela ?

JF Coen : « J'ai mon style. Je n'ai pas de positions, ni d'a priori sur ma tendance. Je travaille avec la technique et les éléments actuelles pour en sortir ce qui m'inspire le plus. Je n'ai aucune vision marketing. Le fait de classer en genre musical c'est plus du positionnement sur le marché que de la musique en sois-même.»

Parfois tu sembles aimer greffer des calembours digne de l'almanach Vermot dans des textes soignés sur l'amour et la vie ?

JF Coen : « C'est une façon de mettre de la distance avec les choses sérieuses et sombres que je peux raconter. »

Est ce qu'être chanteur t' aide pour entretenir ta « Cuniculiculture » (éleveur de lapins) en matière de bunny girls ?

JF Coen : « Je préfère les filles qui ne posent pas de lapin ! (rire) ».

'Ulysse et Pénélope' l'un des titres de ton album c'est loin des yeux loin du cour. C'est aussi ce qui aurait pu arriver avec ton histoire d'amour envers le monde musical ?

JF Coen : « La chanson est vraiment terre à terre. C'est juste une chanson de dérision sur l'amour idéale des mythe et la réalité moderne. »

Pourquoi avoir attendu si longtemps entre 'La Tour de Pise' et 'Vive l'Amour' ?

JF Coen : « J'ai eu des problèmes contre lesquels je n'étais pas armé. Par ailleurs c'est très difficile pour enregistrer un disque. »

Justement, penses tu que sans le revival « New-Wave » t'a aidé pour sortir ton nouvel album ?

JF Coen : « Non car j'ai signé du temps ou l'on disait du mal des artistes des années 80. »

Dans une période, pas très lointaines, tu préférais te mettre en retrait du micro et des lumières ?

JF Coen : « C'est plus reposant et j'en avais besoin pour me protéger. »

Tu as fais partie de 'Modern Guy' entant que bassiste, quand on évoque cette époque et lorsque l' on prend du recul, on vous qualifie tous toi, Mirwais, D.Darc de « survivants » ?

JF Coen : « Il y a deux choses derrières ton analyse. Tout d'abord c'était une période très destructrice car il y avait un foisonnement créatif sans débouché, tournant en rond sur lui-même. Mais aussi car nous étions une génération qui a succédé à celle de l'après-guerre. Nous étions vraiment sans espoir, sans promesses d'un avenir meilleur. La réaction à tout ça ce fut une génération qui se détruisait, qui faisait de la provocation sans jamais vouloir rien construire. »

Brel t' a fait prendre conscience à l'époque que l'on pouvait chanter en français ?

JF Coen : « Brel est apparu deux fois dans mon parcours artistique. Tout petit en écoutant les disques de ma sour et ensuite au moment ou l'on a monté le groupe, c'est lui qui a demandé à son impresario de nous aider. »

Brel te prouvait qu'il était possible de conjuguer musique et français, mais qui t'a permis de croire que l'on pouvait vivre de la musique ?

JF Coen : « Je ne me suis jamais dis que je pourrais en vivre et d'ailleurs je commence à peine à en vivre. »