Jean-Louis Murat est un auteur généreux, sorte d’artisan plus vraiment amateur construisant sa bonne réputation sur de solides fondations. Après beaucoup d’albums depuis plus de quinze ans de carrière parfaite, il nous offre aujourd’hui un disque pléthorique en forme de double CD ou mieux, de triple vinyles. Pour faire suite au magnifique « Le moujik et sa femme », grand disque mature, tendre et violent à la fois, l’Auvergnat choisit la quantité, le nombre, la rapidité. Cette fois pas de tri sur les chansons, pas de titres jetés au rebut, seulement du Murat dans ce qu’il a de plus fort, de plus honnête. Des réussites et des ratés comme tout un chacun mais que personne, hormis lui, n’ose montrer, jeter à la face de son public. La quantité n’étant jamais le bourreau de la qualité chez Murat, « Lilith » conserve tout au long de son écoute sa fraîcheur, son sens de l’essence de la chanson. Au final, « Lilith » se veut beaucoup plus éclectique que « Le moujik », plus riche de ses différences et par conséquences c’est aussi un disque moins cohérent. Ce double album de Murat, par son ton, son envie, son désir de chanson est un disque impeccable. |