A chaque nouveau disque de Ben Harper, on a, au premier abord, cette fâcheuse impression de surplace, cette sensation de même écriture pour mêmes arrangements. Pourtant une fois le disque sur la platine, on ne peut s’empêcher de (re)tomber amoureux de cette voix familière, de ce style, en pensant avoir à faire au meilleur disque de l’Américain. Ben Harper possède le talent très rare pour renouveler en permanence la beauté de ses morceaux en conservant plus ou moins des recettes identiques. « Diamonds on the inside » est un disque-diamant, brut et vrai, dont les racines sont à chercher du coté du blues, du folk, de la musique noire en général. Après un break, un repos mérité dans le sud de la France, Ben Harper semble ressourcer et revient aux origines de sa musique (de la musique ?). Depuis le début de sa carrière, Ben Harper est une sorte de solitaire qui joue en dehors de son époque, qui utilise un son, une voix intemporelle prête à affronter les glorieux aînés sur leurs territoires et, le taxez de plagiat ou de copiage intensif à dimensions variables relève de la mauvaise fois. Je préfère placer Ben Harper dans une lignée merveilleuse dont il est peut-être l’aboutissement. De toute façon, chaque argument pour minimiser l’ampleur de Ben Harper sera contré par unique mot balayant du bras tout le reste : Chaque disque de Ben Harper, dont « Diamonds on the inside » est tout simplement beau. Il mène sa propre vie, indépendamment du passé de la musique et du passé de l’artiste, et peut se voir comme une œuvre ponctuelle et au-dessus du lot. « Diamonds on the inside » est un album indispensable pour tous ceux qui sont sensibles à la beauté pure d’une musique, qui croient au surnaturel, au spirituel, à la paix et à la sauvegarde de notre monde par l’amour (dans le futur bien sûr). Il peut être aussi indispensable à ceux qui n’y croient pas. |
