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Rock Story #18 : Fleetwood Mac
 

par Jean-Marie Bellouard (02/08/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Je voulais absolument faire une chronique sur Fleetwood Mac dans le cadre de ces « Rock Story », car ce groupe a réellement été, de 1967 à 1977, au coeur de l'histoire d'une décennie de rock, et ce à plus d'un titre. Il y eut tout d'abord un « avant » Fleetwood Mac: trois des membres originaux sont passés par le plus emblématique représentant du « British Blues », à savoir les Bluesbreakers de John Mayall: John Mc Vie, Mick Fleetwood et Peter Green. D'où une influence très blues dans le premier line-up, apportée non pas par Mac Vie et Fleetwood (leur seule influence notable sera le nom du groupe), mais par Peter Green, guitariste génial au toucher magique, qui remplaça haut la main Eric Clapton lui-même au sein des Bluesbreakers quand le « God » les quitta en 1966 pour former le super-trio « Cream ». A ses débuts, en 1967, Fleetwood Mac a donc un son à la fois blues (dû également à l'influence de Jeremy Spencer, guitariste slide fan de blues), psychédélique (se référer par exemple à la deuxième partie de « Oh, well », sur «Then play on », 1970) et pop (influence du troisème guitariste, Danny Kirwan, cf. « Like Crying » ou « Although the sun is shining »). Pour l'aspect blues, des titres comme «Rattlesnake shake », « World keeps on turning » ou « Oh? well » (pour ne citer que ceux-là) sont très vite des standards.

Mais les chansons qui marqueront le plus seront des chansons tendres, touchées par la grâce, qui doivent certes beaucoup au songwriting et au son de gratte tout en finesse de Peter Green, mais surtout à l'osmose entre les trois guitaristes du groupe, qui se complètent parfaitement dans leur sens de la retenue. Dans cette catégorie, on citera « Albatross », instrumental qui vaut dix mille « Going home » de Mark Knopfler, « Closing my eyes », une chanson pour les gens amoureux, qui saura vous tirer les larmes, « Before the beginning », sans doute la chanson la plus parfaite du groupe, qui vous promène au bord de l'orgasme, mais sans jamais vous laisser l'atteindre (à ce niveau, on ne sait plus si c'est de la douleur ou du plaisir). Ou bien encore la présente vidéo: « Man of the world ». Mélodie imparable, son de guitare qui vous fait frissonner de la première à la dernière vertèbre de la colonne: ça commence de façon mélancolique, puis le deuxième refrain, avec ces entrelacs de guitares, c'est un véritable bonheur. Dur de trouver l'imperfection dans ce titre, qui est capable à chaque écoute de me bouleverser. L'état de grâce de Fleetwood Mac durera trois ans (67-70): cette période du groupe sera dénommée par la suite « Peter Green's Fleetwood Mac ». Car le groupe va très vite changer de direction. A la suite de consommation « intense » de drogues, Peter Green va vite être éjecté. Jeremy Spencer tiendra un album de plus, mais devient carrément cinglé, et quitte le groupe en 1971 pour entrer dans une secte (children of god).

Qu'advint-il du groupe, sans deux de ses membres les plus éminents? Et bien, s'il change complètement de line-up, il ne disparaît pas. Après quelques tâtonnements, il ne restera plus que Mc Vie et Fleetwood quand le groupe connaîtra un succès phénoménal avec un album de pop-rock « mainstream » en 1977: « Rumours ». Je ne parlerai pas trop de ces années qui à mes yeux ne comptent pas, car je déteste ce que fera Fleetwood Mac après le départ de Peter Green. Aux yeux du grand public, « Fleetwood Mac », c'est « Rumours » et ce rock californien policé et casse-pieds, la première période est occultée. Une question reste: qu'est devenu Peter Green? Et bien, après un album solo en 1970, il a disparu de la circulation, et ne revint qu'au début des 1980 pour quelques albums plutôt lamentables (dire que j'ai acheté un truc aussi nul que « in the skies », beurk!). Un beau gâchis. Mais il suffit de réécouter un « super-natural », un « albatross » ou un « man of the world » pour retrouver ce son de guitare majestueux, cette sensibilité unique qui fait qu'aux yeux des puristes, il reste un des meilleurs guitarites de tous les temps... Si je devais conseiller deux albums, ça serait l'album studio « Then Play On » et le double live à la BBC, qui résume bien ces trois années bénies.