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Richard Hawley (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (01/06/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Richard Hawley nous a encore régalé sur scène. Il nous avait déjà ébloui à l'Alhambra il y a quelques mois. On ne s'en lasse pas.

Il est un peu plus de 21H lorsque il apparaît avec son groupe dans un look à mi-chemin entre rockeur fifties (la banane) et cowboy dandy (le gilet avec la montre à gousset) : un look à l'image de la musique de ce très grand crooner mélancolique, élégante et nostalgique. Richard Hawley est le fils spirituel de Roy Orbison et du Elvis tendances ballades, celui qui déchire le coeur à coups de "Blue Moon" ou "I can't help falling in love with you". Il chante mieux que quiconque des histoires d'amour magnifiques et finalement très peu réalistes. J'adore ce côté fleur bleue. Le romantisme est un antidote créatif et faussement naïf aux visions cyniques et nihilistes qui ont généralement le dessus dans une société prétendument civilisée. Elle se croit évoluée alors que son absence de croyance et de joie la condamne au déclin. Les vignettes de Richard Hawley racontent des histoires de coeurs tendres. C'est très con, mais c'est une connerie magnifique, sublime qui donne envie de pleurer. Tout ça parce qu'elle est portée par une voix à tomber et une musique de grande classe, avec un jeu de guitare merveilleux. Rappelons au passage qu'outre ses participations chez Pulp, le gars est pas mal recherché pour les sessions d'enregistrements des plus grandes stars de la pop (Britney Spears et consorts). Ici, le son des années 50 est revisité et modernisé. Les titres montent lentement. Très souvent, ça commence comme une ballade à la Orbison pour finir dans un mur du son spectorien en diable. On en prend plein la gueule! Les plus sensibles se bouchent les oreilles. Richard improvise sans cesse à la guitare. Jouant sur la saturation et les effets, il tire des sonorités qui donnent souvent un côté psyché à l'ensemble. Et lorsqu'à un moment il achève une chanson dans le larsen, on se croirait même chez Sonic Youth. C'est une musique qui fait rêver. Le côté à la fois rétro et onirique rappelle souvent l'atmosphère des films de David Lynch. Lynch aime ce genre de musique, ça n'est pas pour rien qu'il a fait tourner Chris Isaak, autre grand disciple d'Orbison (moins bon que Richard Hawley). Ca rappelle aussi parfois les génériques des séries AB productions : "Le Miel Et les Abeilles", "Hélène Et Les Garçons". Il y avait toujours ce son mielleux (mais évidemment sans le côté destructuré : dommage). J'aurais aimé voir Malaury Nataf ou Les Musclés chez David Lynch. Il aurait pu en faire quelque chose. On aurait sans doute vu Framboisier ou Malaury Nataf aux côtés de Wong Kar Wai ou Kiarostami sur les marches du festival de Cannes. Je m'égare, tout ça pour insister sur la puissance évocatrice de cette musique. Elle nous transporte dans d'autres dimensions de l'espace-temps. L'esprit dérive, s'éloigne, se perd pour mieux se retrouver. Il recrée la réalité, et dans son émancipation, il se voit affecter d'une joie intense. Merci Monsieur Richard Hawley de nous avoir redonné un instant le goût de la joie.