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Rock Story #15 : The Who
 

par Jean-Marie Bellouard (11/04/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

"See me, Feel me" : live au festival de Woodstock. 1969 : l'année du festival de Woodstock, mais aussi celle, de « Tommy », le fameux « opera rock » des Who.

Pete Townsend le guitariste-auteur-compositeur des Who, aura toujours voulu emmener son groupe sur la première marche. Las, qu'importe le point de vue, il sera toujours devancé par un autre: meilleur groupe de la scène mod? Non, trop moches (quelle idée de naître avec un pareil tarin!), la place sera piquée par les « Small Faces ». Bon, ils s'en tireront avec les honneurs en écrivant l'hymne mod, « My generation ». Pete a voulu se frotter aux meilleurs guitaristes? Devant la concurrence des Hendrix, Clapton, Beck ou autres Page, il a vite déchanté et boudé jusqu'à voir son nez se rallonger de plusieurs centimètres, si c'est possible. Il ne lui est plus resté comme solution pour se faire remarquer que d'être le guitariste le plus gesticulant (comme on le verra dans la vidéo). Pour être enfin le premier, Pete se magne pour sortir ce qu'il veut être le premier « opera rock » de l'histoire, « Tommy », en 1969, devançant les kinks de peu (« Arthur or the decline and fall of the british empire »). Ok, c'est sûr, il a été le premier. Le seul gros hic, c'est que si les mélodies et la musique sont là, malheureusement les textes sont pitoyables et ternissent quelque peu l'accueil qui fut fait à l'album: l'histoire d'un aveugle, sourd et muet qui trouve la rédemption via le flipper et finit en prophète... euh, je sais pas ce qu'il avait mangé, là, Townsend, mais moi je veux pas la même chose! En éternel incompris, Pete ne s'avouera pas vaincu et récidivera même quelque années plus tard avec un second « opéra-rock », « Quadrophenia » (pas beaucoup plus intelligent et moins inspiré que « Tommy »). Revenons en 1969. S'ils ne sont pas les meilleurs sur scène (certes encore inconnus et pas trop dans le trip peace and love en vogue à Woodstock, Iggy et ses Stooges leur en aurait fait voir dans le rayon!), The Who n'en reste pas moins un combo hyper explosif et efficace, qui laisse des souvenirs inoubliables à ceux qui ont la chance de les voir sur scène (cf. les mythiques enregistrement à Leeds ou à l'île de Wight). Et, si on laisse de côté le grand guignolesque des textes, il faut bien souligner qu'en live, les chansons de « Tommy », elles déchirent : l'ouverture , « pinball wizzard », « the acid queen », « i'm free », « see me, feel me »...

Voici donc « See me, feel me », le final de « Tommy », à l'occasion du festival de Woodstock. Rien que pour la vision sous trois angles différents de la superbe veste de Roger Daltrey (immenses franges, ouvrant sur torse glabre), cette vidéo vaut son pesant de cacahuètes. Le morceau part lentement. D 'abord, Daltrey/Tommy nous implore de le toucher, sentir, guérir: ce moment d'émotion où, transfiguré, il aspire à la sainteté... puis le morceau démarre vraiment: épaulé par les roulements de tambour et les riffs de guitare, Daltrey/Tommy, dans un état second, nous exhorte à le suivre, et nous voilà attirés dans sa transe communicative. C'est un véritable rouleau compresseur, qui n 'en finit pas, pour notre plus grand bonheur. Regardez bien Keith Moon, le batteur-benêt, capable de vous faire un set de folie tout en gobant les mouches: car benêt, il l'est vraiment, à la différence d'un Ringo qui se contentait de jouer à l'idiot. Appréciez les bonds et moulinets des bras de Townsend : quand je vous disais qu'il était gesticulant! La légende dit qu'il finissait ses sets les poignets en sang, ses scarifications à lui pour prétendre à la béatification! Vous rechercherez vainement le bassiste, John Entwistle: discret dans la vie, discret sur scène: même le réalisateur l'a oublié. On se rappelle surtout de lui pour son surnom un peu ridicule « the ox » (le boeuf). Et pourtant, il assure! Le refrain est scandé encore et encore jusqu'à ce que le groupe, le public et Tommy atteignent le septième ciel de concert en une apothéose électrique et psychédélique. Pas de doute, moi , après ces morceau, j'y crois, et je vote pour la canonisation de Tommy! Tendez les les mains, ouvrez les oreilles, fermez les yeux: les sixties revivent!