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Noir Désir (Nimes)
 

par Harry (22/07/01)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Noir désir : Noir désir est le groupe que l’écrasante majorité du public attendait. Ce n’était pas mon cas. Je les avais déjà vus deux fois en concert. Je ne pensais pas avoir de surprise. Noir désir est un très bon groupe de scène. Rock’n’roll à souhait, Cantat et sa bande savent mettre le feu à l’arène, et puiser dans leur répertoire un recueil de chanson, hymnes magistraux et d’une efficacité redoutable. Ce set commença comme une messe noire où un chant orientaliste se posait sur une guitare aiguisée. Ainsi démarra « Si rien ne bouge » dans la même trame, presque jazz avec un son surpuissant. Noir désir nous surprit en devenant un groupe qui recherche une ambiance au lieu d’aligner les morceaux sans feeling. Que ce soit « The holy economic war », « La chaleur » ou le très beau et martial «Marlène » l’ambiance était au café théâtre rock avec l’utilisation d’un sax présent pour détraquer des chansons qu’on pensait sans surprise. Puis « Le fleuve » franchement jazzy comme un hommage au disparu Mark Sandman (Morphine). Tout ceci constitue une énorme nouveauté pour les Bordelais ancrés dans l’inconscient comme LE groupe rock français. C’est de très loin le meilleur concert que j’ai vu des Noir désir. Un concert avec une ambiance sonore bleuté et dont la rage feutrée laissait entrevoir une évolution musicale qui pourrait s’avérer salvatrice. Les intro furent méconnaissables («One trip, one noise »), où la matière sonore devint trip halluciné. Un chaos maîtrisé, un désordre bien mené. Les fondamentaux se transformèrent. Défila ensuite « Lolita nie en bloc », destroy, saturé et malfaisant, beau comme une jeunesse féroce et impure que les Noir désir ont laissé derrière eux. La deuxième surprise (moins importante cependant) fut l’apparition d’un morceau acoustique. Noir désir se débrancha et devint moelleux voire soyeux. Puis vint le phénoménal Tostaki avec son final où l’on croirait entendre un xylophone ou un instrument inca. Enfin une clôture folle avec « Lazy ». Un batteur en folie, un guitariste toujours aussi puissant, et la voix de Cantat qui sort encore et toujours de ses tripes. On eut droit à deux rappels durant lesquels s’enchaînèrent « L’homme pressé » (le public comprend-t-il bien le sens de ses paroles), « A l’arrière des taxis » et un « Comme elle vient » bruyant et hargneux. Je n’attendais rien de ce concert de Noir désir qui fut la grande surprise de cette soirée. Un concert où l’on comprend que les Bordelais sont en pleine mutation et qui provoque une impatience pour la suite. Noir désir n’en fait jamais trop et confirme qu’il est encore un des meilleurs groupes de rock français. L’âge ne les atteint pas et la voix de Cantat qui causait tant d’inquiétude demeure présente et à son apogée.