Nos mormons préférés reviennent avec un album impeccable, comme d'habitude. Dès les premières notes, on sait que c'est du Low. C'est stylé, y a pas à dire. Ça ressemble à une prière, il faudrait jouer cette musique dans une cathédrale. L'ambiance générale est au recueillement, mais parfois des éclairs stridents viennent déchirer la toile. L'album se met ainsi en place autour de 2 pôles : l'un, à l'image de la voix de Mimi Parker est passif, apaisé, doux, féminin. L'autre, incarné par le son de guitare et la voix de Sparhawk, est actif, rapide, rock, masculin. Contemplation et action se donnent la main pour enfanter une œuvre qui à défaut de révolutionner l'art du combo, en fournit une nouvelle déclinaison plutôt pertinente, dans la continuité des derniers albums. Les amateurs des mélodies neurasthéniques des débuts ne s'y retrouveront peut-être pas. Mais ce qu'on perd en puissance hypnotique est largement compensé par la plus grande maîtrise acquise au fil du temps. Il suffirait de considérer le jeu de Sparhawk, plus libre et plus passionnant que jamais. Je n'ai pas encore eu le temps de tomber amoureux de « C'mon », je n'en suis qu'à l'étape de séduction. Mais je sais déjà que certains morceaux sont du très grand Low, « Nothing But Heart » par exemple. Une nouvelle graine est semée, une goutte d'eau est ajoutée à l'océan. Mais cette goutte, c'est encore un plaisir infini en perspective. |