Groupe : Patrick Wolf

Producteur : Non disponible

Distribution : Bloody Chamber Music

Année : 2009

Genre : Musique experimentale

La pochette est d’une laideur repoussante. Dans un style graphique à la « Blueberry » on y voit Patrick Wolf dans un environnement space opéra, où passé, présent et futur semblent cohabiter. C’est kitsch à souhait, mais c’est tellement inhabituel qu’on a forcément envie d’écouter la musique qui se cache derrière. La façon de chanter de Patrick Wolf le rapproche de tous ces chanteurs des groupes anglais à la mode, ceux qui font régulièrement la une du NME. Cependant le cadre dans lequel elle s’insère ne répond pas aux mêmes règles. La musique ici est à l’image de la pochette : outrancière et de très mauvais goût. Entre virées new age, débordements lyriques, escapades heavy metal et cold wave, elle brouille les pistes et étourdit l’auditeur. On étouffe sous cette avalanche rebutante mais, à tout moment on a l’occasion de se raccrocher à des rochers musicaux plus familiers, ce qui nous évite la noyade définitive. On sort de là en ne pouvant décemment pas défendre un tel objet. Celui-ci reste à distance, l’adhésion semble impossible. Au contraire, il provoque souvent du rejet,… et en même temps il interpelle, il étonne. C’est une musique qu’on n’a pas vraiment l’habitude d’entendre. Ca ne ressemble à rien de connu. Baudelaire était obsédé par la recherche de la beauté dans la laideur. C’était le credo des romantiques. « The Bachelor » est peut-être une fleur du mal. Mais il faut bien avouer que je n’ai pas réussi à percevoir sa présupposée beauté secrète.