Groupe : Persephone's Bees

Producteur : Non disponible

Distribution : Kuskus

Année : 2009

Genre : Pop 60's

Tout ici est une histoire de contrastes. « Notes from the underworld » est un disque pop-rock qui vaut bien plus que cette étiquette infamante. Alors que la voix d’Alison Moysov et ses chansons ont un parfum de vanille et la légèreté de ballons de baudruches (on n’est pas loin des Cardigans), les structures mélodiques qui les sous-tendent multiplient les entrelacs et gonflent parfois les pectoraux. Ca aurait pu sonner très lourd, très pompier. L’abîme fangeux de l’infamante pop FM guettait. Au final ça fonctionne à merveille et pas seulement du fait de la qualité des compos. C’est qu’en dégageant un abîme entre ces 2 composantes, le groupe s’est créé un espace de jeu, une sorte de no-man’s land où peuvent se déployer toutes les fantaisies. Comme 2 amants voulant combler le vide qui les sépare tout en restant conscient de l’impossibilité de la fusion. Alison s’aventure dans cet espace par le biais de l’ironie. Si ses chansons sont des bonbons, ils ont comme une deuxième couche un peu poivrée, pas évidente au premier abord. Ainsi du pubesque Nice Day qui sous ses airs d’euphorie abrite des relents d’amertume. Et puis il y a ces petits bruits électro bizarres qu’Alison sort de son synthé. La musique est ultra-référencée : pop 60’s ou 70’s, funk-psyché, country alternative,… Passer d’un univers de film de Sergio Leone à une atmosphère de fête forraine en passant par les registres de la ballade ou punk n’effraie personne. Les breaks les plus inattendus viennent de Tom Ayres. Soudain atteint de quelque crise de logorrhée guitaristique, il s’embarque dans les solos aventureux aux confins du glam rock ou du hard. L’éruption s’arrête aussi vite qu’elle a commencé, comme si le bonhomme honteux ne voulait pas donner trop de moud à ses pulsions animales. Enfin pas tout à fait parce que sur le dernier morceau, on sent bien qu’il a carte blanche, et le voilà occupé à tutoyer les étoiles dans un rugissement tout en clair-obscur qui tranche avec le reste de l’album. L’ensemble reste très pop. Mais ce côté pop n’est qu’un écran, la légèreté traîtresse sait bien cacher ses richesses derrière son apparente indolence.