Groupe : Peter Broderick

Producteur : Non disponible

Distribution : Bella union

Année : 2008

Genre : Folk

Voilà sans doute l’album le plus neurasthénique de l’année ! Home est un disque glaçant qui fait énormément penser aux premiers albums d’Elliot Smith, et aussi un peu aux rythmes lancinants de Red House Painters ou Smog période « The Doctor came at dawn ». Autant dire qu’on n’est pas là pour rigoler. La formule est minimale : une guitare, une voix, et parfois quelques chœurs qu’on croirait pondus par des Beach Boys conviés à une veillée funèbre. En conclusion de l’album, sur « Games Again », un orgue déclame une morne plainte et télescope dans un instant gracile les pesanteurs d’un requiem, la recherche de pureté d’un Bach et la folie du John Cale de « Marble Index ». Et finalement, tout cela est très beau. Triste et agréable, le paradoxe habituel en somme. J’ai évoqué Elliot Smith et Bill Callahan. « Home » vaut bien leurs premiers enregistrements. La question est maintenant de savoir si le jeune Peter Broderick va hisser son niveau d’écriture comme ont su le faire à un moment donné ces 2 maîtres du songwriting torturé. Ses chansons sont très bonnes, mais ça n’est pas encore du niveau de « Ballad Of Big Nothing » ou « I Break Horses ». On peut lui laisser un peu de temps. Même pour les maîtres en question, les sommets d’inspiration ne furent pas immédiats. Après tout, les premiers (Smog) sont inécoutables. Sur « Home » il y a un morceau qui sort du lot : « Maps ». Alors que les titres de l’album sont bons, il arrive à être très bon ! Peut-être cette impression est-elle due à la richesse plus grande des arrangements (une guitare slide, une batterie), mais la mélodie y est aussi pour beaucoup. Et du coup on se demande si on ne tient pas là la plus belle des promesses, la preuve que la trajectoire ascendante évoquée est possible. On attend la suite avec impatience.