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10 Stones
 

Fiche technique

Groupe : Woven hand

Producteur : Non disponible

Distribution : Sounds Familyre

Année : 2008

Genre : Rock

Autres albums : Woven hand |  

 

Chronique i-muzzik.net ( Adrien Lozachmeur )

 

Woven Hand est le projet de l’ex 16-Horsepower David Eugene Edwards et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses préoccupations ne sont pas celles des ¾ des rockeurs du circuit. Les chansons de 10 Stones sont très éloignées des thèmes habituels : « ma copine m’a quitté et je suis triste », ou alors « cette fille en minijupe me rend fou ». Non, ici il est plutôt question d’ombre et de lumière, d’enfer et de paradis, du Bien et du Mal. Religieux, mystique, il s’inspire largement de spiritualité indienne (les métaphores animales), de l’ancien et du nouveau testament (la rédemption chrétienne). Mais attention il ne s’agit nullement d’un de ces prêches un peu trop assurés de quelque vérité éternelle. Cette œuvre est un questionnement perpétuel et se garde bien d’enseigner quoi que ce soit. Au contraire elle décline à l’envie la même grande interrogation emprunte d’angoisse : celle qui a trait à la foi. Le titre « Kindom of Ice » est assez emblématique de ce point de vue. Inspiré du livre de Job, il pose la question du sens du Mal. Un homme, vertueux, croyant, est accablé par Dieu sans en connaître la raison. Toute quête de sens semble vouée à l’échec, il ne reste alors plus que le silence et la foi (interprétation personnelle bien sûre, les chansons de DEE, « ouvertes », pouvant se dérober de la même manière à toute exégèse trop facile) : “Lay Hand To Mouth Spoken Once You have no answer Lay hand to mouth Spoken twice And say no more “ Musicalement, le résultat est d’une puissance et d’une beauté incroyable. 10 Stones est plus rock que ses prédécesseurs. Ses guitares foudroyantes rappellent parfois 16 Horsepower, notamment sur l’ouverture « The Beautiful Axe », avec ce son particulier que les américains avaient en commun avec Noir Désir. Ailleurs ces guitares rendent menaçants des airs plutôt légers (incroyable reprise tout en bourdonnement inquiétant du méga tube de bossanova « Quiet nights of quiet stars » écrit par Jobim), se calment sur des ballades crépusculaires tire-larmes (« cohawkin road ») ou rugissent la plupart du temps dans les compos exaltées de DEE ou la reprise furieuse d’un chant traditionnel américain (« Kicking bird » : une histoire d’oiseau aux abois poursuivi par une meute). Et puis il y a la voix extraordinaire de David Eugene Edwards : lyrique, enfiévrée, soufflant le chaud et le froid ! Personne ne chante comme ça ! Il va au charbon comme si son âme en dépendait. Au final, 10 Stones déploie un univers qui rappelle un peu celui de Nick Cave et de ses Bad Seeds. C’est un album qui s’écoute en boucle et qui se révèle un peu plus à chaque écoute sans épuiser sa matière. David Eugene Edwards prolonge une œuvre atypique et passionnante que j’ai suivie de trop loin jusqu’ici. J’entends bien réparer cette erreur.

 
Extrait de l'album
 

 

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