Généralement, je n’aime pas beaucoup le rock français. Dans la représentation que je m’en fais, il se décline entre groupes rigolos vite gavant musicalement, sous Noir Désirs énervés avec chansons à message et descendants de Gainsbourg avec phrasé plus parlé que chanté. Alors voilà mis à part quelques exceptions de haute volée (Bashung, Dominique A, pour ne citer que 2 représentants éminents d’une certaine idée originale de l’approche hexagonale), je n’écoute pas de rock français. Le rock est anglo-saxon, point barre. Et puis là je viens d’écouter le premier album d’Alister, un nouveau venu, et j’en suis tout remué. La dernière chanson « 7 heures du matin » vient de s’arrêter, et je ressens une sorte de vague à l’âme, mêlé au sentiment enivrant d’avoir découvert quelque chose d’intéressant. C’est comme un lendemain de fête, avec les souvenirs encore chauds des plaisirs écoulés. « Aucun mal ne vous sera fait » contient 11 chansons, 11 merveilles. Je ne sais pas si le fait que Baxter Dury ait produit l’album peut suffire à expliquer que ça sonne incroyablement bien mais je suppose que ça doit jouer. Ca sonne très rock, et c’est très fin : il y a de la classe dans ce son, voilà c’est bien le mot que je cherchais, classe. Les textes sont à l’avenant : poétiques, littéraires, mélancoliques, absurdes (fumer des pamplemousses à Miami, quelle belle idée!), jamais lourdingues. J’ai cru comprendre que le bonhomme adorait Lou Reed, ça peut expliquer des choses. En fait je vais l’abréger cette chronique, parce que là j’ai autre chose à faire : je vais réécouter ce disque. Ca me prend là maintenant et je n’ai pas envie d’avoir l’esprit troublé par la recherche de formules alambiquées. |