La Scandinavie est décidément, bien plus que l’Angleterre, le pendant Européen à une Amérique profonde qui a fait du folk une style de vie, une révélation divine. Avec Ane Brun, on a (re)trouvé toute la beauté hautaine, élégiaque, christique d’une Paula Frazer alors au sommet de son art (« Rubber & soul »). Accompagnée par des cordes soyeuses, orgueilleuses, elle nous offre un recueil de chansons folk aériennes, cristallines. Enregistré en moitié en Suède, à moitié en Norvège, ce disque, par lequel on découvre Ane Brun, est une ode à l’universalité des musiques. Folk, parfois soul (« My lover will go »), à d’autres très classiques, elle déblaie son petit bout de terrain et le transforme en un merveilleux paysage magnifiquement taillé. Car plus qu’une simple voix, déjà improbable, Ane Brun possède aussi un talent pour l’écriture toute en subtilité. Et puis quand une artiste reprend sur scène PJ Harvey (« Changing of the seasons/Fight song ») et Jeff Buckey (« Lift me »), elle ne peut que mériter notre attention. Une attention vite submergée par tant de beauté et de clarté. |