Américano Irlandais faux cabochard et vrai génie, James Murphy revient pour une deuxième album, très attendu, du LCD soundsystem. Moins hype que son premier disque homonyme qui faisait suite aux mirobolants singles « Losing my edge » et « Yeah », « Sound of silver » n’en demeure pas moins très accrocheur. Mais, au-delà de cette simple perte de sens instantané à l’écoute de titres écorchés comme « Time to get away », « North american scum » ou « Watch the tapes », « Sound of silver » est plus que le disque de confirmation, c’est celui de l’inscription du LCD soundsystem dans la durée avec une discographie qui se construit non plus par à coups fragmentaires bien que hyper efficaces mais avec cohérence. En effet, il faut dire que quelques années après son premier album n’a pas pris un ride, que nous continuons à l’écouter régulièrement avec toujours autant de plaisir, et que celui-ci se veut encore plus homogène, plus fabriquer comme un œuvre avec début et fin, et moins comme une succession de titres autant sexy soient-ils. James Murphy pénètre même des univers pop-rock éloigné de ses habituels terrains de jeux (« All my friends », « New york, i love you but you’re bringing me down »). Et si le dance-floor n’est plus l’objectif unique des productions du LCD soundsystem, il n’est pas non plus abandonné (« Us v them »). Alors que le nombre d’excellents albums d’électro à l’âme punk se multiplient (Teenage bad girl, MSTRKRTF et bientôt justice et Simian disco mobile), leur grand frère à tous, sorte de modèle intouchable revient pour un album dans lequel nous nous perdons avec délice. |