Beaucoup d’entre vous ne doivent pas connaître les formidables Yo la tengo. Trop vieux, pas assez fun, pas la gueule de l’emploi non plus. En deux mots, on pourrait dire que les Yo la tengo, c’est un Sonic Youth looser, un groupe qui n’a pas réussi à affirmer son importance au fil des années. Dans mon panthéon personnel, c’est deux groupes dorment cote à cote, à l’abri, très loin de tous ces groupes de jeunots qui se brûlent les ailes en un, deux voir trois albums. Depuis plus de vingt ans, en douze albums, Yo la tengo, a toujours été une référence, un groupe dont les disques, quant ils sont réussis (puisque comme tout groupe qui dure autant Yo la tengo a eu ses petits ratés, accrocs négligeables face à l’ensemble de son œuvre), sont des épaules solides sur lesquelles on peut s’appuyer en toute confiance. Dans la discographie de Yo la tengo, « I am not afraid of you and i will beat your ass » est peut-être le disque le plus éclectique, celui qui dérive vers le plus de contrées opposées et opposables tout en conservant une grande cohérence comme si la touche Yo la tengo que l’on retrouve sur chaque titre, leur permettait de naviguer dans n’importe quel style et de se l’approprier avec fermeté. La touche Yo la tengo est faites de lignes claires (« Mr Tough »), d’électricité brute mais jamais bornée (« The room got heavy »), d’épure spectrale (« Sometimes i don't get you ») et de classe naturelle (« Beanbag chair »). |