Darkel fait de la pop. Une pop qu'il veut (air)rienne, légère et riche à la fois. Tentative en tout point réussie grâce à son beau travail sur les textures, les sons et les mélodies. Après quelques premières écoutes durant lesquelles, déstabilisés par l’ensemble, nous ne fûmes pas convaincu, ce premier album solo prend toute sa saveur sur la longueur. Le temps devrait en faire un disque important car derrière ce coté un trop propre sur lui, trop lisse, il y a dans chaque chanson un secret à découvrir, une vraie prise de risque. Des morceaux qui en plus d’être très jolis, possèdent une cohérence entre eux, un sens. Comme un enfant trop poli qui préfère utiliser le temps en sa faveur car s’imposer immédiatement n’est pas dans sa nature, Darkel demande de la patience. Comme au sein de Air, comme lors de son travail sur l’excellent album de Charlotte Gainsbourg, Darkel cherche avant tout à rénover la pop, à la réinventer, à lui donner de nouvelles directions possibles créées par son imaginaires. Il y a dans cet univers une sensation de perte, d’émanations enivrantes (« Some men », « Pearl ») qui nous brouillent les sens pour notre plus grand plaisir. Emotionnel, sensible, complexe, brillant, soyeux, « Darkel » est un disque charnière tant pour Jean-François Dunckel, pour Air, que pour la pop en général. |