Pour son deuxième album, la nouvelle star du gangsta-rap choisit un titre éloquent : « The massacre ». Et des massacres, il en est souvent question avec 50 cent. Massacre à la tronçonneuse gangsta de tous les symboles de l’Amérique qui gagne collectivement même si c’est pour tomber dans les clichés du nouveau rêve Américain : les fringues de sport, les bagnoles de sport et les gonzesses de sport. Plus intéressant musicalement que sociologiquement, « The massacre » respecte le cahier des charges du bon disque de gangsta. Les beats syncopés et saccadés, le flot comprimé qui explose au contact de l’air, l’énergie de la violence désespérée. Il possède aussi quelques singularités qui font de 50 cent autre chose qu’un simple rappeur supplémentaire. Déjà, 50 cent à un histoire, un passé qu’il se réinvente en permanence et dont l’imaginaire colle parfaitement au monde de beaucoup de ses anciennes fréquentations, mortes, en prisons ou dealers. Ensuite, 50 cent comme à avoir une discographie qui tient la route. En deux albums, il s’est fait un nom, il a creusé un sillon qui n’appartient qu’à lui, dû essentiellement à son flot, tout en s’inscrivant, par les samples notamment, dans la meilleure histoire funky et soul de la musique black. Pour tout cela et pour d’autres choses aussi, « The massacre » est certainement le meilleur album de Gangsta sorti en France depuis le début de l’année. |