Groupe : Saul Williams

Producteur : Saul Williams et Mickey P.

Distribution : V2 music

Année : 2005

Genre : Hip-hop rock

Si nous n’avions quasiment plus de ses nouvelles depuis 2001, l’Américain Saul Williams, poète autant qu’auteur, revient en super forme pour un hip-hop qui sent le goudron et le béton. Un hip-hop qui sent la ville, sa ville. Le plus remarquable chez l’Américain étaient jusqu’à présent ses mots et son phrasé. Aujourd’hui, même la musique et la rythmique viennent nous affoler les sens. Entre le riff punkoïde de « Grippo », la sècheresse minimaliste de « African student movement » et le funky vaporeux et swing de « Black Stacey » et autres, il devient enfin évident que l’opaque Saul Williams ne peut plus se résumer à un simple poète spoken-word. Son hip-hop prend de l’ampleur, prend le soleil et en reflète la luminosité mais aussi l’ingéniosité. Car, Saul Williams est ingénieux, il sait nous brosser dans le sens du poil, il sait nous caresser mais aussi nous flageller. Il sait obéir à nos différents fantasmes et les réalise avec classe pour un pur moment de bonheur. Disque éponyme et grand disque, « Saul Williams » possède tous les atouts pour casser la baraque tant au sens commercial, qu’au sens artistique. Pour que Trace TV et MTV (je ne parle pas de MCM qui vraiment ne sert à rien) se nettoient un peu les oreilles et nous propose Saul Williams en lieu et place du pitoyable K-maro.