Tourner autour du soleil, cela fait des années que REM le fait. Depuis l’immense succès de « Losing my religion » puis du chef d’œuvre « Automatic for the people », sorte d’absolu lumineux, les Américains vivent à l’abri du besoin tant commercialement (ils n’ont plus besoin d’argent) qu’artistiquement (ils ont droit à la routine sans qu’on les critique de trop). Et de la routine REM nous en a servi depuis quelques années. D’où ce vrai plaisir à les retrouver en grande forme, en toute simplicité, seulement là pour écrire de bonnes chansons pop, solides, invariablement de qualité. Il est temps de ne plus compter sur eux pour vraiment éclairer la pop Américaine de leur classe innée. Trop occupé à parler politique, à vivre leurs envies sans retenue, REM ne possède plus cette crispation, cette tension qui fait de chaque chanson, chaque note jouée, la dernière. REM sait pertinemment qu’après « Around the sun », il y aura d’autres disques, d’autres chansons, d’autres rotations autour du soleil et que rien ne peut arrêter leur cheminement musical. REM est tout simplement le groupe compagnon, celui avec lequel on a grandi et que du coup on ne lâchera pas. Comme un ami d’enfance même si aujourd’hui on préfère passer des soirées avec d’autres personnes, d’autres disques. |
