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Marvin Gaye, le héros de la soul !
 

par Pierre Derensy (05/04/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Marvin Gaye - The Very Best Of

Parler de Marvin Gaye c'est comme parler de Jésus Christ. Difficile. Impossible. Pourtant certains s'essayent. La passion ne se commande pas et ne s'évalue pas au niveau théologique de chacun. Pendant qu'un pauvre acteur américain traduit le corps et l'esprit du christ, moi je vais tenter de vous parler du culte Marvin. On peut aimer la voix, le son soul et ne pas savoir qu'il fut tué par son père ou qu'il connu Arno lorsqu'il vivait en Belgique (le grand Belge fut le « cuisinier » personnel du géant américain). On peut rire aux simagrées d'un Luccini fan de la black musique sans tomber dans son excès. Je sens poindre le dogmatisme des prophètes de la Motown sur ma tête. En effet, pour moi il y a Marvin et Otis. Mais j'essaye de m'arranger. De lire et d'écouter les évangiles. Quand il y a un joli best-of , que je découvre qu'il est bien réalisé et mis en lumière par de vrais fans, je vais explorer les marie-madeleine du chanteur noir tel que Tammi Terrell avec qui il a longuement fait des duos et des chapelets de tubes. Bien sur « What's Going On » et son prêchi-prêcha, son écologie prennent du gras mais restent toujours aussi bon au goût, bien sur « rapevine » restera son plus gros succès et marche toujours aussi bien en soirée, et il est indispensable de finir ce disque par « Sexual Healing » et le come-back triomphal du monstrueux chanteur. Car tout est sexuel, tout est sensuel dans cette double rétrospective. Chronologique, maniaque, beau et bon tout simplement. C'est surtout une faim de pareilles émotions à jamais disparues. Marvin est vraiment le dernier grand monstre de la musique « à hanche ». Une époque qui pris fin à sa mort. C'est du passé et du brouillage à vie avec la jeune génération qui ne met sur soul music qu'un pauvre black sans talent qui passe ses clips musclés sur MTV. On ne peut pas comparer l'incomparable. Raël ne sera jamais le Ché et Jésus non plus. On se fout de savoir qui a volé l'orange du marchand car elle est sans saveur. Alors que de traduire les propos, analyser l'orchestration, chercher les petits détails qui font les grandes rivières sur Marvin Gaye est un vrai plaisir.

Pour les 20 ans d'anniversaire de sa mort ressort donc ce Very Best-Of que je ne saurais trop vous conseiller d'acheter si vous ne l'aviez déjà, ou de le racheter car il est dorénavant orné d'un écrin somptueux que les esthètes me rabâchaient de voir : son fameux Live In Montreux 1980.

Combien de fois, m'a t'on dit et redit qu'il n'y avait qu'un concert qui avait pu laisser des traces sur la ville suisse : c'était celui de Gaye. Brel a laissé sa mort planer sur l'Olympia après son dernier tour de chant, Marvin lui, laissera à jamais une impression de féerie sur la nuit du festival. Il faut le sentir bouger les mains, remettre son costume rouge de strass et de paillettes, danser et chanter avec ce micro qui est un prolongement de lui-même, il faut l'entendre toucher les gens, prendre du plaisir en compagnie de ses musicos exceptionnels. Il faut le voir vivre pour ne pas oublier ce qu'est la grandeur. A trop visionner le banal et le médiocre on finirait par oublier que le père Noël est noir. Qu'il est indiscutable de remettre nos idoles sur le socle d'où ellles ont été délogées par l'usure du temps. C'est un devoir, c'est un sacerdoce. J'espère que vous irez toucher deux mots au divin car il vous sera facile après de diffuser la bonne parole de Marvin Gaye.

Pierre Derensy