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OFX
 

par Pierre Derensy (29/01/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

OFX fut crée avant le Saïan. OFX fut mis en repos pendant le Saïan. OFX revient sur les parquets pour présenter un second album forcement plus identifié, du nom de « Roots » il est l’hommage à KLR de Feniksi et Vicelow qui se sont sentis obligé d’une certaine manière de continuer la route pour leur ami disparu.

Comme nous sommes en début d’année que peut on souhaiter pour le groupe ?
Le meilleur ! Diffuser notre musique sur tous les supports possibles.

Et pour la société ?
Pareil. Un peu d’utopie de début d’année après la gueule de bois, bref de la paix, de l’amour. C’est de plus en plus dur à y croire et à faire passer ce genre de message, non ?

C’est surtout vite rattrapé par des lieux communs, surtout dans le rap.
La difficulté, c’est que c’est devenu un stéréotype, un cliché de dire que le rap c’est une musique à message. Les gens banalisent notre mouvement. Le rap c’est effectivement une prise de parole mais il y a un coté musicale qui est souvent oublié. Il peut autant faire réfléchir que danser. Tu n’es pas obligé d’aborder aussitôt des thèmes graves. C’est personnel ce que je te dis mais c’est la politique d’OFX.

Quelle est la façon « de rapper juste » pour vous ?
D’abord c’est une recherche dans pleins de choses. C’est allier le coté musique avec le coté technique. La manière de se poser sur des sons en disant quelque chose. C’est un taf.

Vous êtes confiant pour ce retour d’OFX ?
L’industrie du disque ne se porte pas tellement bien en ce moment, l’on sait que ce que l’on a fait est un peu compliqué, donc on flippe un peu. Disons que nous sommes confiants parce que modestement, notre disque ce n’est pas n’importe quoi. Maintenant on devine également que les gens s’attendent à du Saïan divisé par le nombre en moins du collectif. Je pense qu’il faudra un certain moment pour que le public assimile ce que l’on vient de sortir.

Ce nouvel album vous le qualifieriez comment ?
Sincère. Trop sûrement. C’est vraiment nous, autant dans la musique que dans la manière d’aborder les thèmes. Un album super personnel. On ne voulait pas faire ce qui se faisait en ce moment. On ne veut pas que notre album s’écoute en une heure et fini. Le but c’est d’écouter le disque pour de se dire un an après qu’il y a encore quelque chose à creuser.

« Viens » et sa touche éléctro en carte de visite c’est votre choix ?
Le son était là, on a fait le morceaux et pis voilà le « coucou c’est nous » fonctionne bien. Ca ne mène pas dans l’univers de tout le reste de l’album, mais comme présentation il en jetait un max.

« Ovni 2 » un autre titre, c’est le super-extrateresstre du rap qui vient inonder les ondes des radios ?
Avec un titre comme celui-là, on veut essayer de se propager partout. Pendant le Saïan on disait que l’on voulait colorier la carte de la France en jaune. Là c’est une autre couleur mais la même démarche.

Votre rap est très sexué et très sexuelle ?
Tu trouves ? (réflexion) Tu nous dis des trucs dont on ne peut pas se rendre compte. On a pas assez de recul par rapport à notre album. C’est sûrement du à la voix.

Un héritage de la soul musique que vous affectionnez particulièrement ?
Sûrement. On aime la soul, le reggae. On aime pleins de choses.

C’est quoi la bonne musique qu’écoute OFX ?
De par notre éducation, de notre culture, on a des facilités à écouter de la musique soul, de la musique de l’ afro-caraïbe. Maintenant que l’on doit créer, les autres musiques on les écoute d’une autre manière. Du point de vu écriture aussi. Un mec comme Charles Aznavour fout la pression comme un rappeur. Idem pour Brel. C’est des artistes qui dégagent une aura !

Sur votre album vous avez fait appel à des collaborateurs extérieurs au milieu ?
Pour les instruments notamment, comme il s’appelle « Roots » on voulait un truc fatalement organique. Il faut la chaleur de l’instrument plus l’expérience du mec derrière qui joue. Nous voulions un mix harmonieux pour le plaisir d’entendre et d’écouter. Pour les musiciens et les invités, on a pris des mecs de la maison Saïan en guest et Mathieu Chedid parce qu’on adhérait à son univers. Il nous faisait rêver. Ce gars a un vrai talent et en plus il est charismatique. Que demander de plus comme ami pour coller son instrument sur notre CD ?

Votre rap est perçu comme une drogue pour les auditeurs. Vous faites danser les mots pour une sorte de départ au 7ème ciel ?
Ouais. Tout juste !

Il faut que je revienne sur le Saïan Supa-Crew dont vous faites parties. En fait, j’aimerais savoir si dans un collectif réunissant 3 groupes c’est facile de gérer les individualités ?
Tu n’existes pas ! Tu n’existes plus. Mais c’est super agréable pour pleins d’autres choses. La question intéressante qui se pose à nous dorénavant c’est qu’après ce mouvement individuel qui s’amorce actuellement pour nous tous, où chacun travaille de son coté, qu’est ce que cela va être de revivre à nouveau en collectif ?

OFX c’est une bouffé d’oxygène ?
C’est clair. C’est comme de vivre à 6 et de se retrouver à 2 dans l’appart.

OFX permet aussi des prises de positions plus dur que le Saïan ?
On a une manière de dire différente. Comme nous sommes moins nos paroles sont concentrées. Le bon et mauvais coté d’un collectif, c’est qu’à être beaucoup, l’un soulage l’autre de ses propos révoltés par un couplet ou un chant plus docile.

Je ne vous vois pas dire dans le Saïan « si mes textes t’excitent pas, exit toi » comme vous le faites dans OFX ?
Juste.

Les thèmes variés que sont la came, la culture noire, la mort c’est facilement compilable sur un album sans que cela perde de son sens ?
On va voir. Le problème c’est que nous en tant qu’artiste, plongé dans notre truc, sortant un disque, et bien tu n’écoutes pas ce que tu fais de la même manière qu’un quidam. De trop près comme nous sommes, avec cette sorte de bébé, c’est difficile de porter un jugement. Même à nos proches on évite de demander des avis. Je préfère demander aux gens dans la rue, aux gars de la maison de disques ou aux collègues.

J’aimerais parler de vos moyens de diffusion car la radio rap est monopolisé par une enseigne ?
Tout ce qui est bizness et qui devient gros est obligé de fonctionner, non pas avec le cœur mais avec raison et profit. L’erreur fondamental, c’est que nous rappeur, nous avons donné du grain à moudre à ce système. Quand j’écoute ce genre de radio je ne reconnais pas du tout mon mouvement.

La solution c’est de tourner un max dans des salles ?
Oui parce que là, il n’y a plus d’écran, plus d’intermédiaire. Là c’est nous au naturel. Faire fonctionner le bouche à oreille. Avec le Saïan on a réussit à devenir disque d’or comme ça. Je préfère vendre 100000 albums sans radio qui nous boostent que 500000 avec une radio merdique. J’aime l’idée que le mec qui achète notre disque n’est pas conditionné par un média, cela donne de l’espoir pour la musique en général.

Pierre DERENSY