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Soirée FARGO 2013 (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (27/05/13)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Pour fêter dignement les 3 ans de la boutique Fargo, le label (c'est-à-dire surtout Michel Pampelune, passeur passionné de la musique américaine en France) lance un nouveau festival. Je suis rarement déçu par les signatures de Fargo, je dois au label certaines découvertes qui m'accompagnent depuis. Je pourrais citer Shearwater, Alela Diane, Jesse Sykes, Clem Snide, et j'en oublie sûrement. Cette année il y avait 3 dates de prévues. Je ne connais aucun des groupes qui ont joué mercredi mais la présentation me donne envie d'en savoir plus. Le songwriter Rey Villalobos, alias Houses of Wolves, est présenté comme le nouveau Elliot Smith, rien que ça. Quant au trio texan Ume, Michel Pampelune dit que c'est la plus grande claque live qu'il ait reçue ces dernières années. Si Michel le dit, c'est que ça doit vraiment être bien. Mais bon, à mon âge, on doit sûrement avoir des tendances conservatrices parce que je n'ai pris ma place que pour aller en terrain hyper connu. Encore une fois je suis allé voir Jesse Sykes. Au Divan du Monde, on devait être une centaine, l'endroit était loin d'être plein. Mais ça n'est pas grave, car l'important c'est que la soirée a été vraiment chaleureuse. J'avais l'impression que les gens se connaissaient, qu'il y avait un vrai lien entre les artistes et le public. Avant Jesse Sykes, on a eu le droit à JBM (Jesse Marchant, un canadien). Grosse claque. J'en ai vu des songwriters talentueux arrivant à capter l'attention avec une voix et une guitare. Mais là,... Je ne sais pas. Ce type avait quelque chose de plus. On aurait cru qu'il était touché par la grâce. Je ne me souviens pas avoir été souvent touché à ce point là. J'ai pensé à Townes Van Zandt, d'ailleurs Jesse avec ses cheveux mi-longs ressemble un peu au texan. La salle était plongée dans un silence quasi-religieux, il y avait vraiment un truc qui se passait. Après le set, j'ai couru acheter l'album. Après ça, Jesse est arrivée, simplement accompagnée du fidèle guitariste Phil Wandscher. Toujours aussi belle Jesse. Ses longs cheveux ont un côté envoûtant. Elle portait de grosses lunettes que n'aurait pas reniées Elton John dans les années 70. Il semblerait que la mode soit au retour des grosses montures. Ces dernières années, j'avais pu observer avec intérêt le virage rock de Jesse Sykes. Son groupe Sweet HereAfter est son Crazy Horse. Mais là ce soir, avec Phil, le show s'est voulu un retour aux sources folk des 2 premiers albums "Reckless Burning" et "Oh My Girl". Ça fait vraiment du bien de retrouver ces chansons auxquelles le temps a déjà conféré des allures de classiques. "Reckless Burning", "Doralee", "Your side now" et j'en passe. Je connais ça par coeur. Ça a été un vrai plaisir de les réécouter. Jesse a beaucoup parlé avec le public, beaucoup plus que d'habitude. Sur ses rêves d'enfant, la musique, la mort, la joie, Fargo. C'était émouvant. Wandscher jouait à apporter le contrepoint humoristique. "Si tu ne te tais pas, je vais devoir la jouer à la Ike Turner!". En tout cas, on a passé une très bonne soirée. Bon anniversaire Fargo.

PS : et l'album de JBM? Il est très bon. Mais hélas je n'ai pas retrouvé la grâce de la soirée. C'est peut-être dû à la production. Elle est certes réussie, elle souligne plus qu'elle n'écrase le propos. Mais on perd quand même un peu le côté brut du live.