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Rock Story #42 Pavement
 

par Adrien Lozachmeur (23/07/12)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Pavement. Je ne vais pas mentir, je ne connais pas très bien ce groupe. Je m'étais acheté Wowee Zowee que j'ai un peu écouté. Il y a des choses que j'adore là-dessus mais il y a aussi des choses un peu foutraques qui m'ont longtemps laissé à l'écart. Et de ce que j'ai entendu par ailleurs, je pourrais dire la même chose. Et pourtant ces temps-ci j'ai bien envie d'y revenir parce que quand j'entends des morceaux du groupe, ça me fait plus d'effet qu'avant. Le côté nonchalant a fini par me séduire alors qu'il me repoussait. J'avais conscience du talent de Stephen Malkmus mais je n'adhérais pas à son univers. J'ai fini par trouver une clé. Cette voix trainarde, ce son de guitare un peu crade, ce sens de la mélodie. Oui décidément ça me parle. Il a fallu passer par des chemins détournés. On pourrait dire que je suis revenu à Pavement via ma découverte de tout le rock indé américain de ces dernières années, de Sparklehorse à Sebadoh. Il faudrait maintenant revenir sur le côté nonchalant. Sans le vouloir, Pavement l'a érigé au rang d'éthique, ou plutôt ils ont incarné quelque chose qui était dans l'air. Ils sont devenus les chefs de file d'un courant musical porté par une philosophie qui n'en n'est pas une. On utilisait le terme de slackers. En gros on avait affaire à des mômes de banlieue qui n'avait pas vraiment envie de bosser, leur truc c'était la glande, les pizzas, la bière, les joints et le rock avec les potes. C'était l'époque des Simpson et des films de Kevin Smith (il faut voir "Clercks"). Il faut croire que la dialectique historique chère à Hegel s'applique aussi au rock, car on pourrait très bien voir dans tout ceci une réaction à tout ce sérieux qui avait accompagné le rock américain du début des années 90. Nirvana, Kurt Cobain, tout ça, ça n'était vraiment pas très drôle, et on sait comment ça a fini. Pavement a gardé du grunge l'allure décontractée et la vision antimatérialiste du monde, mais désormais il y avait aussi du fun. A la même époque Beck chantait joyeusement « i'm a loser baby, so why don't you kill me ». Finalement je crois qu'il y avait de la sagesse dans cette approche légère, c'était une façon de dire : « la vie est tragique OK, mais je m'en fous, j'ai bien l'intention de me marrer ». Et aujourd'hui, dans nos boulots, nos vies? On ne s'emmerderait pas un peu des fois? Et en plus on a peur de tout : de la crise, des maladies, de l'amour, de la mort. Et si on renouait avec l'esprit « je m'en-foutiste, je fais ce que je veux»? A méditer.